KartRider a longtemps disposé d’un statut un peu mythique en Occident du fait des chiffres fous qui y étaient associés (230 millions de joueurs, 20 millions rien qu’en Corée du Sud) et de son côté exotique en tant qu’un des premiers jeux sud-coréens à susciter l’intérêt hors d’Asie. Pour replacer les choses dans leur contexte, il faut rappeler que lorsque Nexon lance le jeu en Corée du Sud en 2004, le free to play est encore considéré comme une expérimentation un peu hasardeuse limitée aux pays asiatiques et que les termes de DLC ou freemium n’existent pas encore.
Le jeu franchit rapidement les frontières puisqu’en 2006 il atteint la Chine (sous l’appellation PopKart), Taïwan, Hong Kong et Macao, en 2007 les États-Unis (marché abandonné 2 ans plus tard), en 2008 la Thaïlande, en 2010 la Russie et l’ex-URSS et enfin en 2012 l’Indonésie et le Japon.
Après l’échec présumé de version PC téléchargeable aux États-Unis, Nexon récidive en 2011 avec une version mobile sur iOS et Android, KartRider Rush. Depuis la mi-mai, le dernier rejeton de la série est disponible sur Facebook : KartRider Dash.
Le jeu s’avère plus proche de la version mobile que de la version téléchargeable avec quelques particularités, comme l’ajout du concept de carburant qui se régénère automatiquement pour limiter le nombre de parties. Le jeu s’inspire toujours autant de Mario Kart mais propose exclusivement du multijoueur à 8, en mode équipe ou individuel. Comme son inspirateur, les bonus diffèrent selon la place qu’on occupe ce qui leur confère une importance considérable et souvent déterminante pour l’issue de la course. Grâce à l’expérience de Nexon dans le domaine, les karts réagissent au doigt et à l’œil et on dispose évidemment d’une myriade de possibilités pour personnaliser son véhicule et améliorer ses performances, free to play oblige.
Bon point, à la différence de nombreux jeux sociaux, KartRider Dash permet facilement d’organiser une course contre ses amis plutôt que contre des inconnus. Autre avantage, du fait de sa 3D simple mais agréable à l’œil, le jeu tourne de manière très satisfaisante même sur un PC un peu ancien. Quelques soucis techniques semblent toutefois subsister, comme parfois des difficultés à se connecter à une partie, même si je ne peux pas exclure que cela soit dû à la mauvaise qualité de ma connexion internet.
Les premières statistiques sont encourageantes, mais le jeu a encore tout à prouver sur Facebook. Sa diffusion pâtira dans une certaine mesure du recours au plugin Unity, mais beaucoup moins que pour un jeu plus axé casual (comme MargaritaVille de THQ). Pour ma part j’espère que le jeu saura trouver sa place sur Facebook où les jeux qui sortent un peu du moule du jeu social classique sont malheureusement rares.
26 août 2012 à 21:26
Par contre sur un 286, je crois que ça va pas fonctionner… Ah, zut. 🙂
4 septembre 2012 à 22:44
Non, sur un 286 ça va être dur… mais même réussir à charger Facebook doit être problématique 😉
30 mai 2015 à 17:27
Alors au final le jeu a su prendre son envol ?
Est-ce que le gaming via FB a encore un avenir en 2015 ?
31 mai 2015 à 22:41
Je ne crois pas que Kart Rider ait fait beaucoup d’étincelles sur Facebook, ça ne correspondait probablement pas vraiment au genre de jeux auxquels les utilisateurs de Facebook voulaient jouer.
En 2015, je pense que d’un point de vue économique, le jeu sur Facebook est purement réservé aux jeux très casuals qui s’adressent en priorité aux « ménagères de moins de 50 ans » qui représentent la grosse majorité des joueurs sur la plateforme (lesquels ne se renouvellent plus vraiment maintenant, Facebook étant un peu has been pour les plus jeunes). En s’adressant à cette catégorie de joueurs je pense qu’il y a toujours moyen de faire un peu de revenu, même si ça doit basculer de plus en plus vers le mobile.
Je pense que le potentiel était encore là il y a quelques années, mais a été gaspillé par des jeux qui exploitaient de manière complètement excessive le caractère viral de Facebook (tonne de spam, de notifications, de posts sur le mur…) et qui innovaient le moins possible. Beaucoup de joueurs se sont fatigués et sont passés à autre chose. Il y a avait des jeux sympas à un moment : KartRider Dash évidemment, mais aussi CivWorld (Civilization simplifié et multijoueurs), Wild Ones (très inspiré par Worms), Bush Whacker (petit RPG un peu à la Zelda), Magical Ride (clone de Jetpack Joyride), Triviador (quiz), Word Challenge (word game), mais ça n’a pas suffit à compenser la tonne de jeux médiocres et la fatigue générale.