- Lemmings Paintball (1996)
Commençons par ce titre assez peu connu de la série Lemmings, développé par Visual Sciences (basé à Dundee, en Écosse) et édité par le regretté Psygnosis. Je m’attendais un peu au pire, étant donné que la connexion entre les rongeurs suicidaires et le paintball n’est pas évidente au premier abord, mais le jeu fonctionne en fait très bien. Pour simplifier énormément, il s’agit d’un mélange de Canon Fodder et de The Lost Vikings, transposé dans l’univers farfelu des Lemmings.
Concrètement, le but de chaque niveau est de capturer un ou plusieurs drapeaux en dirigeant jusqu’à quatre lemmings. Ces derniers sont équipés de pistolets de paintball pour éliminer les odieux lemmings à robe rouge qui se mettront sur leur route. Les niveaux regorgent évidemment de leviers à actionner, de plateformes qui montent et qui descendent et autres trampolines. Pour en venir à bout, on devra utiliser les unités disponibles à tour de rôle et à bon escient, comme en chargeant un lemming de maintenir une porte ouverte pendant que l’autre s’occupe d’éliminer les ennemis. Comme dans le Lemmings original, un certain nombre de pertes est autorisé, et on peut donc terminer un niveau avec uniquement 50% de taux de survie, par exemple.
Je note juste deux petits accrocs : le pathfinding souvent déficient, qui oblige à multiplier les clics, et la sauvegarde par mot de passe, difficilement supportable aujourd’hui.
Rien à redire par contre sur la prise en main à la souris qui est intuitive et efficace. Les graphismes en pixel art (le jeu tourne en 320×240, sauf les menus en 640×480) sont également d’un bon niveau, en particulier les animations des lemmings. Le jeu dispose également d’un petit film d’introduction en pâte à modeler, ce qui est toujours très sympa à regarder.
A noter également, la présence du Lemmings « classique » version Windows 95 sur le disque. Merci, m’sieur Psygnosis.
- Krakout Unlimited (2001)
Sous ce titre se cache sans surprise un remake du Krakout de 1987, mais d’auteurs différents. Si le jeu original était estampillé « Yorkshire AOC » (Gremlin étant alors basé à Sheffield) , le cru de 2001 est lui originaire de l’industrielle Hambourg, ville des développeurs Master Creating. Difficile de savoir si la propriété intellectuelle a été transférée en bonne et due forme, mais il est permis d’en douter.
Avec sa raquette sur le côté, le Krakout de 1987 était un peu le Kris Kross des casse-briques, tentant de faire passer un gimmick sans beaucoup d’intérêt pour une rébellion contre le carcan de la norme. Néanmoins le jeu était bien réalisé et eu un succès certain sur C64, Amstrad CPC et consorts. Cette nouvelle version se veut assez proche de l’original, à la différence que les niveaux sont générés aléatoirement (d’où le « unlimited » du titre), ce qui n’est pas vraiment un point positif au vu de l’aspect justement un peu chaotique de certains d’entre eux.
Comme le dit l’adage, mieux vaut des graphismes médiocres mais dans un style cohérent que des bons graphismes dont le style part dans tous les sens. En l’occurrence Krakout Unlimited réussit à combiner à la fois des graphismes médiocres et des styles complètement incohérents… C’est dommage parce que la prise en main est plutôt correcte et que le jeu propose un mode deux joueurs et un éditeur de niveaux, ce qui est toujours un gros plus pour la durée de vie.
Les musiques sont d’un bon niveau, avec une dizaine de XM de Reptile & Sky dans un style très demoscène qui ne sera pas du goût de tout le monde, mais qui constitue toujours un gros plus pour moi.
À noter que Krakout refuse décidément de prendre sa retraite, puisqu’une version iOS est disponible depuis tout récemment. Celle-ci est développée par Playa Games, une société également basée à Hambourg et apparemment liée à Master Creating, cette dernière ayant disparu il y a quelques années.
- Platypus (2002)
Dans la série des jeux en pâte à modeler, je voudrais le shoot’em up ! Développé en solo par le néo-zélandais Anthony Flack (sous le label Squashy Software), Platypus est une grande réussite, pour les yeux en particulier puisque le jeu est superbe. Les captures d’écran ne lui rendent pas entièrement justice, puisqu’en mouvement il est plus impressionnant avec ses scrollings parallaxes et ses ennemis qui réagissent comme de la pâte à modeler en cas d’impact. On note aussi certains petits détails qui trahissent le soin avec lequel le jeu a été conçu comme les pilotes qui sautent en parachute de certains vaisseaux avant qu’ils explosent ou les animations en arrière plan (aéronefs, oiseaux…). Un mode 2 joueurs est aussi proposé, un autre bon point.
Les musiques sont des morceaux classiques du C64 remasterisés par C64Audio, toutes de très bonne qualité pour peu qu’on aime les sonorités un peu synthétiques. En tout cas le style et le rythme s’accordent parfaitement au jeu.
Je ne cacherai pas que je suis un béotien en matière de shoot’em up et donc je ne peux pas juger en détail de la qualité du jeu. J’imagine que le gameplay peut paraître un peu basique comparé aux cadors du genre, mais la prise en main est excellente et le challenge est bien présent, du moins autant que la limite de ma coordination oeil/main me permet d’en juger 🙂
Le jeu a depuis été porté sur PSP et Xbox Live Indie Games (apparemment non sans polémique). Une suite, intelligemment appelée Platypus 2, a également vu le jour sur Windows, mais n’a pas été développée par le même auteur, les droits ayant changé de mains entre temps.
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5 juin 2015 à 00:23
Dommage video de Platypus plus disponible
sinon une belle sélection éclectiquement un peu WTF, mention spéciale à Lemmings Paintball dont je n’ai absolument jamais entendu parlé et pourtant j’écumais moults mags de jv à lépoque
8 juin 2015 à 20:57
J’ai mis un lien vers une autre vidéo, merci de m’avoir signalé le problème.
Je ne crois pas non plus avoir entendu parlé de Lemmings Paintball avant de tomber sur le CD-Rom récemment, ce qui est étonnant puisque le jeu est vraiment sympa.