Comme beaucoup, je me lasse d’un grand nombre de jeux mobile très rapidement, mais il existe quelques rares exceptions vers lesquelles je reviens mois après mois et auxquelles j’ai le sentiment de m’améliorer lentement mais sûrement, comme Smash and Dash. Le jeu est signé Syncoplay, un tout petit studio indépendant situé à Salt Lake City dans l’Utah.
Le jeu ne propose pourtant rien de révolutionnaire ou complexe, mais ce qu’il fait, il le fait très bien. Les sources d’inspiration sont à chercher du côté des classiques de l’arcade du début des années 80 (comme l’excellent Robotron 2084) et des jeux qui ont lancé une sorte de renaissance du genre au début des années 2000 (Geometry Wars et consorts). Smash and Dash n’a évidemment aucune prétention scénaristique et le but du jeu est simplement de détruire les ennemis présents sur la grille en leur passant sur le corps (on ne peut pas tirer) tout en évitant leurs projectiles. Après un certain nombre d’ennemis, on passe à un niveau supérieur où les choses se compliquent. À partir du niveau 3, le jeu prend une tournure plus bullet hell.
De temps en temps des bonus apparaissent et permettent d’améliorer temporairement les performances du vaisseau : bouclier, tir automatique, destruction instantanée de tous les ennemis à l’écran, multiplicateur de score et bien sûr la traditionnelle invincibilité. En explosant, les ennemis libèrent des gemmes qui sont utilisées pour acheter des upgrades pour les bonus et d’autres améliorations permanentes : on peut par exemple augmenter le nombre de gemmes libérées pour chaque ennemi supprimé, augmenter la puissance du champ magnétique qui attire les gemmes vers le vaisseau et même réduire légèrement la taille de ce dernier, ce qui permet de se faufiler entre les projectiles plus facilement.
Les gros points forts du jeu sont un game design bien ficelé (difficulté, ennemis et upgrades parfaitement étalonnés) et une prise en main excellente. Le cadre présent dans la partie inférieure de l’écran est un mini-trackpad qui permet de déplacer le vaisseau à un seul doigt avec une précision et une réactivité diaboliques. Il fait aussi office de bouton de pause dès que le doigt du joueur n’est plus en contact avec cette zone.
Les graphismes sont par contre malheureusement très quelconques. Le look « arcade old school » correspond au gameplay mais un style plus affirmé et plus peaufiné n’aurait vraiment pas fait de mal : les sprites pixelisés auraient avantageusement pu être remplacés par des objets pseudo-vectoriels plus élégants, l’arrière plan aurait mérité quelques animations subtiles au lieu d’être entièrement noir et les effets de particules auraient pu être beaucoup plus spectaculaires. Par contre, la musique signée par un musicien de Salt Lake City est bien pêchue et apporte une touche d’originalité au jeu.
Pas d’embrouille côté monétisation : quelques écrans de pub sont affichés entre les parties et on peut payer une poignée d’euros pour s’en débarrasser. Tout aussi classique, on peut aussi acheter des gemmes qui serviront à améliorer le vaisseau si on n’a pas la patience de les accumuler en jouant.
Pour résumer : un concentré d’arcade addictif et bien conçu qui, malgré son apparence modeste, restera le jeu mobile auquel j’ai le plus joué en 2015.
Smash and Dash est disponible sur Google Play et iTunes