J’ai profité des fêtes de fin d’année pour découvrir Le Cobaye (The Lawnmower Man en VO), film américain de science-fiction sorti en 1992 avec Pierce Brosnan et Jeff Fahey dans les rôles principaux. Le film connut aussi quelques adaptations en jeu vidéo, dont l’un de ces premiers titres pensés pour le support CD, ceux qui étaient censés préfigurer l’avenir à coup de séquences en 3D précalculée en 320×200 au gameplay limité.
Même lors de sa sortie, Le Cobaye n’avait pas du être très convaincant. Aujourd’hui l’intrigue reste tout autant télégraphiée mais en plus le film a (mal) vieilli et se rapproche doucement de la catégorie « nanar ». En ce qui me concerne, l’intérêt réside surtout dans les séquences de réalité virtuelle en images de synthèse qui furent réalisées par Angel Studios (qui deviendra Rockstar San Diego, créateur entre autres de Red Dead Redemption et Midnight Club) et Xaos Inc. Je ne sais pas qui fut responsable de quoi, mais les animations dans un style onirique sont plus réussies que celles du jeu de course ( voir ci-dessous), peu inspirées et plutôt insipides.
La réalité virtuelle était déjà un domaine à la mode au début des années 1990, au point qu’on peut même parler de première vague d’intérêt du grand public pour la technologie. Le gouffre béant qui existe parfois entre la théorie et la pratique fut néanmoins confirmé à cette période, les solutions proposées n’offrant au final que des performances décevantes. On se rappelle du VFX1 de Forte, du Virtual Boy de Nintendo, de Virtuality et ses premières bornes à base d’Amiga, et même du projet de casque VR pour l’Atari Jaguar !

Les scènes en 3D du Cobaye dépeignent un certain idéal d’alors en matière de réalité virtuelle – quelque peu primitif maintenant – et se situent quelque part entre une extrapolation à partir des jeux d’arcade du début des années 1990 et une tentative discutable de modernisation de Tron, et sont de ce point de vue intéressantes d’un point de vue historique et artistique. On reste loin de Tron en matière d’élégance et de cohérence en tout cas.
31 décembre 2015 à 13:31
Je ne dirai pas que le film n’a pas convaincu à sa sortie. Moi qui l’ai connu à l’époque, j’en garde un bon souvenir surtout grâce aux séquences de synthèse. Maintenant, il est clair que ce film n’est jamais devenu une référence de SF aux côtés de TRON par exemple. Sauf erreur de ma part, le film a du connaître un certain succès dans la mesure où une suite est sortie. Une mauvaise suite…
1 janvier 2016 à 18:32
Commercialement le film ne s’en est pas si mal sorti (Wikipedia parle de « succès financier modéré » avec 32 millions de dollars de recettes aux US pour un budget de 10 millions) donc oui, ça a du permettre de justifier une suite. Laquelle semble effectivement absolument atroce 🙂
1 janvier 2016 à 18:51
Sans vouloir faire trop de HS, le film The Cell que j’adore a lui aussi connu une suite carrément daubesque.
3 janvier 2016 à 13:18
Ah ça, les suites daubesques et/ou « direct-to-DVD », c’est un grand classique…