16 Couleurs

16 Couleurs – graphisme & jeu vidéo


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Porkophobia 2 (image Atari STF)

La Silly Venture qui se tient chaque année à Gdańsk en Pologne est la principale demoparty 100% Atari depuis plus d’une décennie et j ‘ai eu l’occasion de m’y rendre à quelques reprises par le passé. Cette année les conditions pour voyager étaient malheureusement encore difficiles mais j’ai tout de même souhaité participer pour apporter mon modeste soutien à cet événement.

J’avais par ailleurs fait l’acquisition au cours de l’été d’un petit netbook complétement par hasard. Lors d’une visite innocente au WH Smith local (principale chaîne de librairies au Royaume-Uni), j’étais en effet tombé sur un exemplaire de « new old stock » d‘Elonex Websurfer, probablement retrouvé au fin fond de la réserve après y avoir été oublié une dizaine d’années, et proposé pour la modique somme de 12,50 livres sterling, soit une quinzaine d’euros. Évidemment, mon sang ne fit qu’un tour. En tant que vieux geek auto-revendiqué, difficile de refuser un PC portable neuf à ce prix, surtout quand il s’agit d’une curiosité comme celui-ci, même si sa sortie remonte à 2009. Mais penchons-nous sur la bête, en fait une déclinaison du concept de NanoBook de VIA sur laquelle la contribution d’Elonex a dû être extrêmement minimale. La machine est équipée d’un tout petit écran de 7 pouces tactile (un stylet est logé sur le côté de l’écran) d’une résolution de 800×480. Le processeur est plus exotique puisqu’il provient sans surprise de VIA, qui fut, loin derrière Intel et AMD, un acteur niche sur le marché des processeurs x86 sur lequel il s’était lancé en 1999 suite au rachat de Cyrix, dont les plus vieux se souviendront avec un œil attendri. Le reste de la configuration est plus classique avec de 1 Go de RAM et un disque dur de 30 Go. Petite originalité, la présence d’un minuscule combiné de téléphone à côté de l’écran que l’on peut détacher et utiliser avec Skype ou tout autre solution de VOIP populaire il y a une dizaine d’années. Malheureusement sur l’exemplaire en ma possession le téléphone ne s’allume pas, probablement la faute à une batterie qui a mal vieilli.

Elonex Websurfer Connect
Elonex Websurfer Connect

Pour rendre les choses plus intéressantes, j’ai donc décidé de réaliser mon graph pour la Silly Venture sur cette petite machine, ce qui n’est évidement pas un problème puisqu’on parle après tout d’une tâche qui ne ferait pas transpirer un Atari ST. Dans tous les cas, j’ai apprécié le fait que les dernières versions de Grafx2 avec toutes leurs améliorations soient toujours compatibles avec Windows XP. Le point le plus délicat fut en fait le rendu des couleurs de l’écran très différent des écrans modernes avec leur dalle IPS, d’où un ajustement de la palette assez important vers la fin quand j’ai réalisé que l’image était trop sombre et trop saturée. En revanche, le manque de distraction sur la machine s’est avéré le bienvenu. On oublie combien il est plus facile de se concentrer sur une tâche sur un ordinateur sans connexion internet.

Quant au « 2 » dans le titre, il fait référence au fait que le concept de l’image est inspiré par mon tout premier graph plein écran, réalisé il y a tout de même 25 ans pour la Saturne 1996. Rendez-vous en 2046 pour Porkophobia 3.

Porkophobia 2, 320×200 en 16 couleurs (palette STF de 512 teintes)

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Graphisme en mode 1999

Avec un peu de tâtonnement, j’ai réussi à remonter le PC que j’avais utilisé entre 1998 et 2002, une superbe machine à base d’AMD K6 166 Mhz, faite un peu de bric et de broc comme beaucoup de PC d’étudiants, et qui m’avait accompagné dans un certain nombre de demoparties. Le bureau de Windows 98 est une vraie capsule temporelle avec ses icônes pour ICQ, mIRC ou Netscape Navigator sur le bureau et une boîte mail remplie de messages consacrés au développement du jeu Palm OS Monsta

J’ai aussi retrouvé la première tablette graphique que je m’étais procurée, une petite Goldstar Digipen 100 au format A6 qui m’avait coûté 400 francs vers 1998 je crois, soit en tenant compte de l’inflation, à peu près 80 euros de 2020. Selon mes recherches, il semble qu’il s’agisse en fait d’une UC-Logic SuperPen SP-6045 rebadgée pour la marché français. Oh, c’était assez primitif pour ce prix, avec un superbe fil qui relie le stylet à la tablette, fil qui prend évidemment un malin plaisir à être toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Sur le papier le stylet supporte 512 niveaux de pression mais en pratique on en constate plutôt 2, même si pour être honnête le problème est peut-être plus à chercher du côté du manque de compatibilité des programmes que j’ai essayés. 

Goldstar Digipen 100

Avec ce matériel de rêve sous la main, pourquoi ne pas le mettre à profit pour faire un peu d’infographie à l’ancienne ? Le PC dispose justement de quelques logiciels de dessin qui sont restés dans leur jus, dont Paint Shop Pro 6 qui fonctionne plutôt bien malgré ses 6300 jours de dépassement de la période d’évaluation. 

Me voilà donc parti pour une expérience assez étrange – deux heures passées dans une faille temporelle où les choses se sont plutôt bien passées en fait, sans frustrations majeures sauf quand on veut taper du côté des effets évidemment, où un pauvre Gaussian Blur va prendre plus de 30 secondes. Paint Shop Pro tenait vraiment la route au début des années 2000 et il est logique que ça ait correspondu à une période faste pour JASC, la société à l’origine de l’application. Je vous renvoie à ce sujet à un article intéressant de Tedium. Du côté du hardware et de l’OS, je dois même reconnaître que je suis agréablement surpris par la réactivité de l’ensemble, même si on ne peut pas en dire de même pour la stabilité générale… 

Enfin bref, voici le résultat obtenu quasiment brut de décoffrage – j’ai uniquement corrigé les niveaux et ajouté la signature sur une machine moderne afin que l’image puisse être utilisée dans un art pack présenté à la Revision 2020 : The Collection par 2xl Crew. L’aspect un peu brouillon de l’image est surtout dû au manque de précision de la tablette auquel il ne faut pas demander l’impossible. 

Catari, image réalisée avec Paintshop Pro 6 sur un PC de 20 ans d’âge (AMD K6 166 MHz, 32 Mo de RAM, Windows 98)


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Pixels On The Line, une petite production pour la Gamebuino

N’écoutant que mon courage, j’ai voulu tenter quelque chose de nouveau pour la demoparty Cookie qui se déroulait en décembre dernier : j’allais programmer une petite production pour la Gamebuino (#YOLO). Je possède la console depuis 3 ans sans avoir fait grand chose avec, et sa petite sœur se profilant à l’horizon, c’était maintenant ou jamais.

Précisons pour corser un peu les choses que :

  • Je suis un n00b perpétuel en programmation avec des connaissances en QuickBasic, GFA Basic et Python qui sont restées très rudimentaires. Pour la Gamebuino c’est du C/C++.
  • Le développement sur Gamebuino était pour moi une véritable terre inconnue. J’avais regardé rapidement quelques exemples lors de la sortie de la machine, mais je n’étais pas allé plus loin, ne serait-ce qu’installer l’IDE.
  • Enfin je voulais ne travailler sur le projet que lors de plages horaires spécifiques, étant déjà bien occupé par mes contributions pour la SillyVenture (une image Atari ST et une démo Atari 2600) qui prenait place le même weekend que la Cookie : le travail devait donc principalement prendre place lors de mes trajets dans les transports en commun et pendant ma pause de midi au bureau.

Mon objectif était donc modeste : réussir dans le temps imparti à faire tourner quelque chose de pas trop honteux sur la console. Le choix du slideshow s’est un peu imposé tout seul du fait du ratio graphisme / code tout à fait à mon avantage.

Gamebuino Classic

La Gamebuino est une toute petite console portable à base d’Arduino, sortie fin 2014 et conçue et fabriquée à Saint-Étienne. Le prix était très modeste (35 euros) et les performances à l’avenant :

  • Processeur : Atmega328 à 16Mhz
  • Mémoire vive : 2 kb
  • Affichage : écran monochrome de 84×48 pixels recyclé de vieux Nokia 5110
  • Son : 4 canaux mono

L'easing à la main

L’easing à la main

On développe pour la plateforme à l’aide de l’IDE Arduino auquel on ajoute la librairie Gamebuino qui donne accès à des fonctions orientées jeu vidéo. En ce qui concerne Pixels On The Line, le programme est très simple puisqu’il se limite à afficher des images et à jouer une musique. Pour la version finale j’ai néanmoins ajouté un effet de transition « rideau » avec easing s’il vous plaît (c’est à dire le ralentissement au début et à la fin du mouvement qui donne un résultat beaucoup plus naturel). Mon support de l’easing est assez rustique puisqu’il se borne à incrémenter les coordonnées de l’image avec les valeurs d’une array… valeurs déterminées grâce à un dessin dans un tableur.

90% des graphismes ont été réalisés sur smartphone à l’aide d’un stylet Stilo 2A et des applications Android Pixel Maker et Pixel Touch que j’avais évoquées auparavant. Les trames ont été ajoutées avec D-Pixed, un antique logiciel Windows que j’avais utilisé brièvement il y a très longtemps et qui est le seul que j’ai pu trouver supportant correctement cette fonction.

La musique a été une autre paire de manches. Il existe en théorie deux sound trackers pour la Gamebuino, mais dans les faits aucun n’a été réellement fini et on est confronté au dilemme suivant :

  • utiliser un tracker qui permet d’entendre ce que l’on compose mais ne permet pas d’exporter le morceau ;
  • utiliser un tracker qui permet d’exporter le morceau mais qui ne permet pas d’entendre ce que l’on compose.

J’ai opté pour la deuxième solution en étant convaincu que ça n’allait pas aider mon manque de compétence en composition musicale… Glafouk a pu m’aider en me fournissant une petite mélodie que j’ai essayé de retranscrire laborieusement dans GBTracker, mais toutes les notes n’étant pas apparemment disponibles j’ai dû improviser un peu, tout en ayant aucune idée de ce que je faisais concrètement. Malgré ma grande patience, la procédure a été à la limite du supportable et encore plus pénible que l’écoute du résultat final.

Le slideshow ne casse pas trois pattes à un canard mais j’ai atteint l’objectif que je m’étais fixé et je suis plutôt satisfait du résultat au vu de mes compétences en programmation et les conditions de réalisation. Si l’envie vous en prend de regarder la démo avec un émulateur, utilisez Simbuino pour Windows ou Simbuino4web qui lui tourne dans un navigateur.

S’il s’agit de ma première production pour la console, ce sera aussi très probablement ma dernière puisque j’ai précommandé sa petite sœur (la Gamebuino Meta) dont la sortie est imminente. L’écran couleur sera le bienvenu et idéalement on pourra compter sur un meilleur sound tracker !

 


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La réalité virtuelle avec Google Cardboard

Google Cardboard

Google Cardboard, kézako ? C’est un concept de casque de réalité virtuelle conçu par deux ingénieurs de Google France constitué de quelques éléments basiques et d’un smartphone Android (liste des appareils officiellement compatibles ici, mais en pratique la plupart des téléphones récents et pas trop gros devraient convenir). Les plans sont open source, donc on peut se procurer les différentes pièces soi-même ou acheter un kit avec tout le nécessaire plus ou moins pré-assemblé, en ne déboursant dans les deux cas qu’une poignée d’euros. Certes, on peut se gausser du Google Cardboard en le réduisant à une sorte d’Oculus Rift du pauvre, mais personnellement je vois ça comme une façon pour tout un chacun de s’initier à la réalité virtuelle pour une somme dérisoire. Et pour ça je ne peux qu’applaudir la démarche de Google.

Je me suis procuré mon kit sur TinyDeal.com, qui contre toute attente est apparemment plutôt réglo, malgré son site braillard, ses prix planchers et ses frais de port offerts au départ de Chine. Le seul hic ? Il vaut mieux ne pas être pressé, mon colis ayant mis exactement huit semaines pour arriver jusqu’à Londres.

On trouve des Google Cardboards à partir de 2 euros sur TinyDeal, mais comme je ne me refuse rien, j’ai opté pour la version luxe facturé une dizaine d’euros. On ne vit qu’une fois ! Ce modèle est en fait conçu pour être un peu moins jetable grâce à des matériaux plastifié de meilleure qualité, et plus facilement manipulable grâce à des petites ventouses pour maintenir le téléphone en place et à un bandeau pour faire tenir le casque sur la tête. En plus il est recouvert d’un superbe matériau doré que ne renierait pas Apple.

Le montage

Le casque est livré sans instructions mais l’assemblage se fait facilement, j’ai juste dû vérifier que les lentilles s’installaient bien côté convexe vers l’écran, comme des lentilles de contact en fait. Un des avantages de ce kit est d’ailleurs que les lentilles sont directement montées sur leur support et qu’elles ne bougent pas par la suite. Le côté gauche du casque est l’autre partie sur laquelle j’ai un peu hésité puisqu’il faut replier l’extrémité du carton sur lui même afin de pouvoir placer un aimant à l’extérieur et un à l’intérieur.

Résultat

En gardant à l’esprit qu’il s’agit d’un casque de conception extrêmement basique et proposé à un prix plancher, l’expérience est somme toute de bonne qualité. Les images sont claires, généralement nettes, l’impression de relief bien présente et les mouvements avec l’accéléromètre (le headtracking) précis. Les principaux bémols sont la faiblesse de la résolution qui limite l’immersion et l’aimant sur le côté gauche, censé remplacer un tap sur l’écran mais qui ne marche quasiment jamais avec les téléphones que j’ai testés (Nexus 4 et 5). J’ai obtenu de meilleurs résultats en sortant l’aimant extérieur de son logement et l’approchant et en le reculant du casque. En outre, avec le téléphone coincé dans le casque, on ne peut pas vraiment contrôler les applications, la plupart sont donc des démos peu ou pas interactives.

Sans avoir pu essayer l’Oculus Rift, je ne doute pas que le résultat est bien supérieur avec un casque dédié emportant les dernières innovations technologiques, mais pour qui cherche un premier contact avec la réalité virtuelle pour un budget limité, difficile de battre Google Cardboard. Le contrat est parfaitement rempli en ce qui me concerne.

Les meilleures apps VR pour Android

  • Cardboard : l’app officielle de Google, qui combine 7 petites démos. Les plus intéressantes à mon avis sont Street Vue, une balade dans Paris et Windy Day, une petit dessin animé très mignon. Tour Guide et sa visite virtuelle de Versailles donne aussi une bonne idée des usages plus sérieux possibles avec la VR.
  • Tuscany Dive : à l’origine une démo pour l’Oculus Rift, il s’agit uniquement d’une scène 3D dans laquelle on peut déambuler librement. Sans atteindre la qualité graphique de la version PC, le résultat reste très beau pour un smartphone. Pour moi l’app qui donne la meilleure impression de relief et la plus impressionnante visuellement.
  • Dive Deep : plongée sous-marine où l’on peut admirer divers animaux nageant autour de soi. On en fait vite le tour mais c’est très sympa.
  • Lantern Festival VR : ambiance asiatique ici avec une petite scène très esthétique inspirée de la fête des lanternes.
  • Dive City Rollercoaster : les montagnes russes restent un classique de la réalité virtuelle et de la 3D en général. Cette version offre de bonnes sensations mais reste graphiquement assez moyenne.

On trouve une liste à peu près complète des applications compatibles Google Cardboard sur Reddit.


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Game Boy Color avec écran éclairé

Game Boy Color écran éclairé - Frontlit GBC

À première vue, rien ne distingue cette modeste GBC de ses congénères… Et pourtant, en y regardant de plus près, on constate la présence d’un potentiomètre supplémentaire sur le côté droit. Kézako ?

Game Boy Color écran éclairé - Frontlit GBC

La console a été modifiée pour que l’écran soit éclairé et le potentiomètre permet d’en régler l’intensité. La modification est assez connue et se réalise généralement en dépiautant une GBA SP de son élément d’éclairage (voir ici). Ayant conscience de mes limites en matière de bidouillage électronique, je me suis tourné vers Taobao, le grand bazar en ligne chinois et sorte d’Ebay à la  puissance 10, et plus précieusement vers cette annonce. Le prix demandé, une quarantaine d’euros, m’a semblé correct et j’ai décidé de sauter le pas. Quelques semaines plus tard (et accessoirement un séjour en Chine), me voici en présence de la bête.

Game Boy Color écran éclairé - Frontlit GBC

Le résultat est plutôt enthousiasmant. Je n’ai pas ouvert la console, mais le mod semble avoir été réalisé très proprement et le potard qui permet de faire varier la puissance de l’éclairage a été très bien intégré. Bonne surprise, la console semble être 100% authentique et non une rénovation chinoise plus ou moins bancale. Évidemment vu l’âge respectable de la Game Boy Color, on est en présence de matériel d’occasion, mais dans ce cas précis le tout est en très bon état. Je note juste une petite décoloration au dessus de la croix directionnelle et la trappe du compartiment à piles est un peu rayée et tâchée. La protection d’écran semble être neuve, livrée protégée par un film plastique. Si elle a été remplacée, la typographie est à tout point identique au modèle d’origine (et non pas comme ici).

Game Boy Color écran éclairé - Frontlit GBC

Niveau résultat, il faut bien avoir conscience que les smartphones récents et leurs écrans de folie ont quelque peu modifié nos attentes. Il faut plutôt avoir en tête du rendu de la Game Gear, de la Lynx ou évidemment de la GBA SP. En l’occurence l’éclairage est un peu irrégulier (plus fort en bas de l’écran), les couleurs ternes, et des bandes de lumière sont visibles sur l’écran (voir ci-dessus) si on tient la console de manière trop verticale. Pas de miracle donc, mais c’est logique vu la technique utilisée (une diode en bas de l’écran, pas du rétroéclairage). Malgré tout la magie opère : on peut jouer partout avec une GBC ! Difficile de juger de l’impact sur l’autonomie pour l’instant, mais je suppose que l’effet est important, la console n’étant pas du tout été conçue pour ça à l’origine.

 


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Game Boy outragée ! Game Boy maltraitée ! Game Boy martyrisée ! mais Game Boy rénovée !

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Bonsoir messieurs-dames, Docteur Jean-Christian Ranu de SOS Game Boy Maltraitée. Vous m’avez appelé pour une urgence,  une console trouvée en piteux état dans un vide-grenier, c’est bien ça ? Ne perdons pas de temps, montrez moi la patiente.

Houlala ! C’est du lourd. Tout juste débarquée de Kyoto, la pauvrette a dû avoir la malchance de tomber sur un propriétaire rustre et sadique. Vu la quantité de crasse qu’on trouve dans chacun de ses interstices, je ne veux pas trop connaître les détails mais l’état désastreux de la coque supérieure laisse supposer qu’on s’est servi de la malheureuse pour poncer un mur en crépi.

Les fonctions vitales ne semblent pas touchées, tous les boutons réagissent bien (pourtant quand on pense aux violences qu’ils ont dû subir !) et l’écran a été relativement épargné, par miracle.

Je vais faire le maximum mais je ne promets rien, ce genre d’opération est toujours délicate. Un tournevis qui ripe et c’est la fin du voyage pour notre petite japonaise. Je demande à être laissé seule avec elle, j’ai besoin de concentration et de calme.

Pour l’opération je me suis procuré du matériel auprès de fournisseurs chinois. Le tarif est imbattable et j’ai même pu me procurer un emballage en carton (une copie ?), futur écrin de la machine remise à neuf. Le kit de rénovation est très complet : coques, boutons, membranes en caoutchouc, vis, caches et même un petit autocollant Nintendo (certes un peu de travers) à placer sur le dessus. La manip nécessitera juste un tournevis « tri-wing » à 3 branches et un tournevis cruciforme de précision.

Passons aux choses sérieuses. J’ouvre la console en commençant par les 4 vis sur le dos, puis celles sous la batterie et au dessus du port cartouche. Une fois la coque ouverte, le moment délicat consiste à débrancher la fragile petite nappe qui relie l’écran à la carte mère. Pour cela il suffit de pousser sur les minuscules poignées de chaque côté du connecteur. On peut ensuite dévisser la carte mère en faisant attention de ne pas perdre de boutons ni de membranes. La partie supérieure de la coque s’ouvre en retirant les 5 caches en plastique souple qui dissimulent les vis. Pas forcément évident à faire proprement, mais heureusement en cas d’accident de nouveaux caches sont fournis.

Je choisis de conserver les boutons d’origine et leurs membranes en caoutchouc, en bon état, mais pas les deux gâchettes beaucoup plus abîmées (le contact avec le crépi, probablement). Je garde aussi la protection d’écran en verre d’origine qui n’est quasiment pas rayée mais a surtout besoin d’un bon nettoyage. La pièce de remplacement est en plastique, donc probablement plus fragile, et affligée d’une typographie approximative. La même tare que sur les GBC chinoises reconditionnés d’ailleurs, étrange…

La partie la plus délicate aura été de retirer les 2 charnières, puisque de nouvelles ne sont pas fournies, puis de les insérer dans la nouvelle coque. J’ai compris un peu tard que cela ne pouvait en principe être fait que dans une position bien précise, l’écran entrouvert, et donc qu’il était inutile de forcer comme un sagouin.

Le remontage ne pose pas de problème particulier avec un peu de patience et d’organisation. Évitez juste d’oublier des pièces (en particulier le petit écrou carré sous la carte-mère qui sert pour la vis de la trappe de la batterie !) et d’avoir à ré-ouvrir 4 ou 5 fois la console, contrairement à moi.

Après quelques heures de labeur, voilà notre petite japonaise remise à neuf, méconnaissable dans son état quasiment sortie d’usine. Le monde a fait un pas de plus vers la perfection même si je ne suis pas certain que les nouvelles pièces résisteront bien à l’épreuve du temps 😉


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Connecter un smartphone aux enceintes sans-fil Saitek A-250

J’avais fait l’achat il y a bien 6 ou 7 ans d’enceintes sans-fil A-250 de la marque Saitek. A l’époque j’avais été séduit par le concept novateur et le design original du produit. Je m’en servais pour diffuser la musique de mon PC dans d’autres pièces et cela nécessitait la connexion d’un petit émetteur sur un des port USB de l’ordinateur.

J’ai récemment découvert que le couple enceintes/émetteur utilisait en fait la technologie Bluetooth pour communiquer. Ceci aidant, il est en théorie possible d’utiliser les enceintes sans l’émetteur avec n’importe quel appareil qui supporte la norme Bluetooth, à savoir la quasi-totalité des ordinateurs portables, smartphones et tablettes du marché.

Quelques étapes suffisent :

  • Après avoir allumé les enceintes, rechercher sur son smartphone les périphériques Bluetooth à proximité. Les enceintes apparaîtront sous l’identifiant « DM03-SINK ».
  • Sur les enceintes, appuyer sur les touches « Piste Suivante » et « Piste Précédente » simultanément pendant quelques secondes, à la suite de quoi les enceintes passent en mode pairing (association).
  • Sur le smartphone, appuyer sur l’identifiant des enceintes. Un code sera demandé, entrer 8888. À partir de ce moment là, normalement le son du smartphone sera transmis aux enceintes.

Les nouveaux meilleurs amis

J’ai moi même fait l’essai avec un Nexus 4 et la manip fonctionne parfaitement. Une telle facilité est d’autant plus surprenante que lors de la conception de ces enceintes, ni Android ni l’iPhone n’existaient, mais le choix d’une technologie standard comme le Bluetooth aura permis à ce produit d’être future proof, comme on dit. On peut sûrement y voir la marque d’une conception intelligente du matériel qui est à mettre au crédit de Saitek. Dommage que la marque ne semble plus être que l’ombre d’elle même depuis son rachat par Mad Catz en 2007.


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La console la moins chère du monde

Un des avantages de vivre en Chine est d’avoir accès à une quasi-infinité de produits à la qualité parfois douteuse mais au prix imbattable.  Démonstration aujourd’hui avec la console à 4 euros !

En l’occurrence, la version de base de la Xiao Ba Wang D30 (小霸王, « petit despote ») est proposée aux environs de 30 yuans, soit un peu moins 4 euros. La console est produite dans le Guangdong par Subor qui, outre de nombreux modèles de consoles très « inspirés » par la concurrence japonaise, propose tout une gamme de produits électroniques grand public tels que des baladeurs MP3/MP4, tablettes et portables pour enfants.

Après l’ouverture de l’emballage, on se trouve en présence d’une console de petite taille et de 2 manettes type NES. A noter que celles-ci utilisent le connecteur 9 broches introduit par Atari sur la VCS 2600 avant de devenir un standard de facto qu’on retrouvera sur Master System, Megadrive, Atari ST, Amiga, Amstrad, etc. Les ingénieurs d’Atari n’avaient surement pas imaginé que ce standard survivrait encore en Chine 35 ans plus tard !

Étonnamment la coque de la console est déjà marquée et tachée au déballage, alors qu’il s’agit d’un produit neuf… Le problème est de toute évidence survenu au moment de l’assemblage ou lors du stockage des pièces, mais à ce niveau de prix là il ne faut pas non plus s’attendre à une chaîne d’assemblage immaculée.

À l’allumage, pas de grosse surprise, si le prix est si bas c’est aussi parce que les frais de R&D ont été à peu près inexistants puisque la console émule tout simplement la NES. La cartouche « 64-in-1 » reçue avec la console (en option, ce qui pousse le prix à 50 yuans ou 6 euros) contient la plupart des classiques de la 8 bit de Nintendo, bizarrement en version anglaise (une langue qu’on imagine moins connotée que le japonais en Chine), avec quelques particularités en prime. D’une part, toute allusion à Nintendo ou aux développeurs d’origine a été supprimée, comme les copyrights sur les écrans de titre. Pas sûr que cela suffise à supprimer les soupçons de piratage… D’autre part, les titres et les logos de certains jeux ont été modifiés : Gradius devient par exemple Grading et Donkey Kong 3, Gorilla 3. Enfin la cartouche contient des versions « super » de quelques titres, qui sont identiques au jeu d’origine mais accélérées.

Pas de soucis particulier à l’usage même si la durée de vie des manettes est sujette à caution. La qualité d’affichage est également très brouillonne, mais il me semble que la NES avait le même problème. À noter qu’on peut trouver des variantes de la console au style d’inspiration diverse (Famicom japonaise, Playstation ou même Angry Birds !).

En tout état de cause, la console m’aura permis de découvrir certains jeux NES sympathiques, comme Circus Charlie ou Ice Climber. La nostalgie aidant, on peut se demander si une version officielle de la part de Nintendo, évidemment de meilleure qualité, carrossée comme une NES miniature et proposée aux alentours de 15 -20 euros ne pourrait pas trouver son public.