16 Couleurs

16 Couleurs – graphisme & jeu vidéo


5 Commentaires

Le graphisme pour télétexte

Ah, le télétexte, cette dimension parallèle de la télévision qui permettait de transmettre des données textuelles en utilisant une une portion du temps réservé au retour du faisceau d’électrons entre chaque trame de l’image (je cite ici Wikipédia, je serais bien en peine d’expliquer ça clairement).

Rapidement oublié après la mise du standard au placard lors des années 2000, le graphisme au format télétexte connait depuis quelques temps un certain regain d’intérêt, principalement du fait d’une petite communauté talentueuse et déterminée principalement basée en Grande-Bretagne. Je recommande en particulier le travail de Dan Farrimond et de Horsenburger.

Magie du progrès technique : le télétexte est aujourd’hui praticable sur des ordinateurs de taille plus réduite (source : Pinterest )

Il suffit de jeter un coup d’œil rapide à une image télétexte et ses énormes pixels pour comprendre qu’il faut s’attendre à des contraintes graphiques assez strictes, mais dans les faits on est réellement un cran plus bas que même la plus primitive des machines 8 bits. On a affaire ici à un mode texte de 40 colonnes et 25 lignes, un peu étendu par le biais de caractères spéciaux intelligemment appelés sixels comme ils correspondent à une division en 2 colonnes et 3 lignes (donc 6 blocs) d’un caractère plein. En prenant les sixels en compte, la résolution théorique monte à un presque indécent 80 × 75 ! Du côté des couleurs, on a le choix entre 7 en plus du noir, toutes résolument primaires et identiques à celles de la première moitié de la palette du ZX Spectrum. La contrainte la plus gênante reste à venir : changer de couleur ou basculer entre le mode texte et semi-graphique nécessite un caractère spécial qui apparaîtra vide lors de l’affichage de l’image. Il faudra donc composer avec des trous dans l’image chaque fois qu’on veut changer de couleur ou afficher des caractères alphanumériques !

Il existe plusieurs programmes pour préparer des images au format télétexte, mais le plus pratique et le plus utilisé est un outil en ligne, Edit.tf. Même s’il n’est pas vraiment facile d’accès, il est bien conçu, se contrôle entièrement au clavier et permet de sauvegarder et partager une image avec une simple URL. Les images peuvent également être exportées au format PNG (mais pas réimportées, donc attention à bien créer un favori si vous comptez modifier une image plus tard).

Edit.tf

En pratique, comment ça marche ? Je vous conseille la lecture du petit guide écrit par Dan Farrimond, mais pour résumer, on déplace son curseur sur l’image avec les flèches directionnelles, on entre les caractères de contrôle avec la touche Escape suivie d’une lettre, et les sixels avec les touches des deux tiers gauche du pavé numérique (1, 2, 4, 5, 7, 8, avec 6, 9 et 3 comme raccourcis pour respectivement un caractère plein, un caractère vide, et inverser les sixels) ou les deux premières colonnes de lettres du clavier (A, Z, Q, S, W, X sur un clavier français, avec F, C et R comme raccourcis pour respectivement un caractère plein, un caractère vide, et inverser les sixels).

Histoire de visualiser un peu ce qu’on fait, commençons par activer l’affichage des caractères de contrôle avec Esc puis Shift Q ou en cliquant sur la commande appropriée dans le menu à gauche. Il faut ensuite indiquer que chaque ligne affichera des sixels (blancs ici, ou de toute autre couleur) : pour cela il faut entrer Esc puis Shift W sur le premier caractère de chaque ligne. Sans cette manipulation les lignes seraient limitées aux caractères alphanumériques.

On peut ensuite commencer à remplir la grille avec des sixels, comme expliqué ci-dessus. Il est généralement plus facile de commencer avec une ébauche constituée de caractères pleins (touches 6 ou F).

Une fois l’image en noir et blanc à peu près finalisée, on peut à présent déterminer les emplacements optimaux pour insérer les caractères de changement de couleur et donc glisser des Esc puis Shift R/G/Y/B/M/C aux endroits stratégiques.

Voilà pour les bases. Les quelques commandes suivantes vous seront probablement également utiles :

  • Esc puis Shift E pour exporter l’image, suivi d’un clic droit sur la mention « PNG » qui apparaît en bas à gauche de l’écran, puis « Sauvegarder le lien ».
  • Esc puis Shift X pour afficher la grille.
  • Esc puis Shift S pour activer le mode « quadrillage » des sixels qui permet de simuler une trame plus fine.
  • Esc puis Shift N pour changer la couleur du fond.
Rage Against The Teletext

Jusqu’ici ma maigre expérience avec le télétexte a été résolument positive. Une fois qu’on a pris le pli avec Edit.tf, les contraintes techniques ont un petit côté puzzle qui n’est pas désagréable et s’avère même plutôt relaxant.

Publicité


5 Commentaires

Avis de recherche : les t-shirts Fassianos

Les plus vieux d’entre vous s’en rappelleront peut-être : à la fin des années 1980 et au tout début des années 1990, il existait une marque de vêtements répondant au doux nom de Fassianos qui proposait principalement des t-shirts au design dans un style BD vaguement inspiré par le revival ligne claire en vogue à cette époque (voir Chaland, Swarte…). La marque occupait peu ou prou le même créneau que LC Waikiki, Poivre Blanc ou Fido Dido.

Fassianos + Perdu de vue

Force est de constater que les t-shirts Fassianos sont aujourd’hui complètement oubliés et que si on tente quelque recherche sur internet, même très méthodiquement, on fait chou blanc. J’aimais bien cette marque dans ma jeunesse et j’ai donc décidé de lancer un appel à témoins pour tenter de répondre aux nombreuses interrogations qui m’assaillent depuis de nombreuses années :

  • Quelle est l’histoire de cette marque ? Malgré un nom à consonance grecque, le peu d’indices qu’on trouve sur la marque à l’heure actuelle pointe résolument vers la France. Le label semble d’ailleurs avoir toujours été en activité dans l’Hexagone jusqu’à récemment mais ciblant une clientèle purement féminine et dans un style passe-partout sans aucun rapport avec ses origines.
  • Combien de designs uniques ont été commercialisés ? Qu’est-il devenu des illustrations d’origine ?
  • Qui était en charge de ces illustrations ? S’agissait-il d’une seule personne ou d’un groupe d’illustrateurs travaillant dans un style similaire ?

Fassianos - plage

Tant de questions qui restent aujourd’hui sans réponse… Considérez ce billet comme une bouteille jetée à la mer dans l’espoir un peu fou de recevoir un jour des informations en retour. Si vous aussi vous êtes un fan pur et dur de Fassianos (nous sommes des dizaines !) ou si mieux, vous avez été associé de près ou de loin à la conception et la commercialisation de ces lignes de vêtements, je vous encourage à prendre contact avec moi, soit en laissant une réponse sous ce billet, soit en me contactant via Twitter ou Facebook.

J’en profite pour partager le fruit de mes recherches dans la galerie ci-dessous que j’espère pouvoir mettre à jour régulièrement.


Poster un commentaire

Peugeot 205 Turbo 16 low poly

Peugeot 205 Turbo 16 low poly

La version en GIF animé à mettre sur MySpace

Après une voiture de police allemande cartoon à la sauce C64, voici une petite Peugeot 205 Turbo 16 que j’ai récemment modélisée dans un style low poly (total d’un peu plus de 3000 triangles) et dans des proportions légèrement kawaii. Le tout a été réalisé avec Blender, la modélisation et les matériaux bien sûr, le rendu en temps réel avec le moteur Eevee, mais aussi le fond animé – qui s’est retrouvé comme par magie à peu près synchronisé avec la musique – et le soupçon de post-production. Je prédis qu’il y aura plus de polygones pour mon prochain projet en 3D !


Poster un commentaire

A Boy and His Blob: Toxic Relationship Edition

Voici une nouvelle réalisation, fruit d’un après-midi de travail avec Leonardo, logiciel de dessin que je recommande toujours autant pour le dessin en mode tablette sous Windows. Les ajustements finals et le logo ont été réalisés avec Clip Studio Paint.

A Boy and His Blob: Toxic Relationship Edition

L’image est évidemment un clin d’œil au jeu A Boy and His Blob, sorti initialement sur NES et Game Boy en 1990, mais plus particulièrement à la version Wii de 2009, elle-même portée sur PC, Playstation et mobile quelques années plus tard. Ce remake de qualité est dû à WayForward, un studio californien de développement de jeux vidéo qui existe depuis 1990 et à qui on doit de nombreux jeux mémorables – entre autres, la série de jeux de plate-formes Shantae, dont le premier reste l’un des plus beaux titres de la Game Boy Color.

A Boy and His Blob par WayForward Technologies (2009)

L’image a été présentée à la Outline Online 2020, une demoparty batave initialement consacrée aux machines Atari, mais résolument généraliste depuis quelques années. Vu la situation actuelle, la party était entièrement en ligne pour cette édition comme la plupart des demoparties dernièrement.

Je conclurai avec la traditionnelle vidéo du making-of :

 

 

 


Poster un commentaire

Graphisme en mode 1999

Avec un peu de tâtonnement, j’ai réussi à remonter le PC que j’avais utilisé entre 1998 et 2002, une superbe machine à base d’AMD K6 166 Mhz, faite un peu de bric et de broc comme beaucoup de PC d’étudiants, et qui m’avait accompagné dans un certain nombre de demoparties. Le bureau de Windows 98 est une vraie capsule temporelle avec ses icônes pour ICQ, mIRC ou Netscape Navigator sur le bureau et une boîte mail remplie de messages consacrés au développement du jeu Palm OS Monsta

J’ai aussi retrouvé la première tablette graphique que je m’étais procurée, une petite Goldstar Digipen 100 au format A6 qui m’avait coûté 400 francs vers 1998 je crois, soit en tenant compte de l’inflation, à peu près 80 euros de 2020. Selon mes recherches, il semble qu’il s’agisse en fait d’une UC-Logic SuperPen SP-6045 rebadgée pour la marché français. Oh, c’était assez primitif pour ce prix, avec un superbe fil qui relie le stylet à la tablette, fil qui prend évidemment un malin plaisir à être toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Sur le papier le stylet supporte 512 niveaux de pression mais en pratique on en constate plutôt 2, même si pour être honnête le problème est peut-être plus à chercher du côté du manque de compatibilité des programmes que j’ai essayés. 

Goldstar Digipen 100

Avec ce matériel de rêve sous la main, pourquoi ne pas le mettre à profit pour faire un peu d’infographie à l’ancienne ? Le PC dispose justement de quelques logiciels de dessin qui sont restés dans leur jus, dont Paint Shop Pro 6 qui fonctionne plutôt bien malgré ses 6300 jours de dépassement de la période d’évaluation. 

Me voilà donc parti pour une expérience assez étrange – deux heures passées dans une faille temporelle où les choses se sont plutôt bien passées en fait, sans frustrations majeures sauf quand on veut taper du côté des effets évidemment, où un pauvre Gaussian Blur va prendre plus de 30 secondes. Paint Shop Pro tenait vraiment la route au début des années 2000 et il est logique que ça ait correspondu à une période faste pour JASC, la société à l’origine de l’application. Je vous renvoie à ce sujet à un article intéressant de Tedium. Du côté du hardware et de l’OS, je dois même reconnaître que je suis agréablement surpris par la réactivité de l’ensemble, même si on ne peut pas en dire de même pour la stabilité générale… 

Enfin bref, voici le résultat obtenu quasiment brut de décoffrage – j’ai uniquement corrigé les niveaux et ajouté la signature sur une machine moderne afin que l’image puisse être utilisée dans un art pack présenté à la Revision 2020 : The Collection par 2xl Crew. L’aspect un peu brouillon de l’image est surtout dû au manque de précision de la tablette auquel il ne faut pas demander l’impossible. 

Catari, image réalisée avec Paintshop Pro 6 sur un PC de 20 ans d’âge (AMD K6 166 MHz, 32 Mo de RAM, Windows 98)


Poster un commentaire

BD : The Golden Path, ma vie de cascadeuse

J’ai récemment eu la chance de découvrir une bande dessinée qui sort des sentiers battus : The Golden Path, ma vie de cascadeuse. L’auteur, Baptiste Pagani, a choisi un thème original et sympathique pour son premier album (si je ne m’abuse) : l’envers du décor des films d’action hongkongais des années 80, période que beaucoup considèrent comme l’âge d’or du genre. L’histoire suit le parcours de Jin Ha, jeune chinoise qui rêve de faire carrière comme cascadeuse à Hong Kong, qui y parvient un peu par chance et qui y prospère un temps avant que les choses prennent un tournant plus sombre.

Thème oblige, l’action est soutenue et est épaulée par un découpage très dynamique, mais on découvre aussi des personnages attachants, à la psychologie développée. La BD est très bien documentée et il est évident que l’auteur a pris le temps de se renseigner sur la façon dont les films étaient tournés et sur la vie à Hong Kong dans les années 80 et 90, y compris les effets de la rétrocession de la région à la Chine. La mythique Citadelle de Kowloon (alias Kowloon Walled City) est même de la partie ! Le personnage d’Eagle Chan est pour sa part de toute évidence inspiré par Jacky Chan et celui de Shamo Hueng par Samo Hung, producteur et réalisateur souvent associé au premier. Pour parfaire l’ambiance, on trouve entre chaque chapitre de superbes illustrations en pleine page d’un autre illustrateur, un certain Gabriel, qui représentent les affiches des films (fictifs évidemment) dans lesquels tourne Jin Ha. Sur la page opposée on peut découvrir des anecdotes toujours intéressantes sur la réalisation des films de kung-fu. 

En arrivant à la fin des 192 planches, ma première impression est que cette fresque assez épique fournirait une très bonne base pour un film… La boucle est bouclée ! Le dessin est très dynamique mais en voyant les superbes illustrations à la fin de l’album (voir ci-dessous), on se prend à rêver d’une telle qualité pour la totalité de l’ouvrage, mais ça aurait évidemment représenté pour l’auteur un travail titanesque et probablement un mauvais calcul financier.

J’ai également apprécié la petite filmographie en fin d’ouvrage qui donne une sélection de classiques du cinéma d’action hongkongais, donc beaucoup que j’avoue piteusement ne pas connaitre mais que j’ai maintenant envie de découvrir. Côté qualité d’impression, il n’y a rien à redire : Ça sort des rotatives de L.E.G.O en Italie, c’est propre et sans bavure, sur du beau papier, avec une couverture épaisse rehaussée d’encre dorée du plus bel effet. 

Pour la petite histoire, Label 619, l’éditeur de l’ouvrage, faisait jusqu’en février 2019 partie d’Ankama, le géant nordiste créateur des jeux Dofus et Wakfu entre autres, en tant que collection destinée aux BD au style plus alternatif. Label 619 a maintenant pris son indépendance vis à vis d’Ankama mais garde des liens privilégiés avec l’entreprise.

  • The Golden Path, ma vie de cascadeuse, par Baptiste Pagani, éditions Ankama/Label 619, 192 pages, ISBN 979-1033505365. Disponible dans toutes les bonnes vidéothèques. Les premières pages sont disponible à la lecture sur le site d’Ankama


3 Commentaires

Les meilleures applications Android pour le pixel art (nouvelle édition)

Android et le pixel art… Cela semblait un peu contre nature il y a quelques années mais nous avons la chance de maintenant disposer de toute une palanquée d’applications de qualité dédiées aux gros pixels. L’inflation régulière des diagonales d’écran rend la pratique de plus en plus aisée mais si l’on cherche davantage de précision, on peut toujours avoir recours à un stylet, fourni avec les Galaxy Note par exemple, ou via un accessoire third party comme le Stilo 2A que j’utilise depuis quelques années (plus disponible à la vente, mais on trouve sûrement mieux pour moins cher aujourd’hui).

J’avais initialement considéré une simple mise à jour de mon article d’origine d’il y a maintenant 5 ans, mais le nombre de nouveautés justifie un tout nouveau post dédié à ce que je considère comme les meilleures applis pour s’essayer au pixel art sur son smartphone ou tablette Android.

Pixel Studio

Pixel Studio est un nouvel entrant dans la catégorie et il se hisse directement parmi les meilleures apps. Construite avec Unity, l’application est relativement lourde  avec ses 70 Mo, comparé aux 4 Mo de Pixel Maker par exemple. L’interface est très bien pensée, personnalisable et permet d’accéder très facilement aux très nombreuses fonctionnalités : calques, animation, texte, polygones, dégradés, etc. Si on y ajoute de nombreux outils pour gérer la palette dont le remappage, un large choix de palettes prédéfinies, une sauvegarde automatique et même un mode tactile à la Dotpict, on arrive à une solution qui rivalise avec les applications pour desktop. Il semble en plus que l’application va continuer à s’améliorer puisque le développeur est très actif et enchaine les mises à jour.

La version complète est relativement onéreuse (une dizaine d’euros, parfois en promotion) mais le prix est je pense justifié au vu de la qualité de l’appli. Il existe aussi une version « famille » un peu plus chère qui peut être partagée avec 4 autres personnes si l’amour du pixel art est chez vous génétique. Magie d’Unity oblige, l’application est aussi disponible sous Windows (sur le Microsoft Store ou Steam) et se prête parfaitement à une utilisation sur de petites tablettes comme la Surface Go.

Pixel Studio est à mon avis la nouvelle référence dans la catégorie pixel art et l’application que je recommanderais d’essayer en premier.


Novix

L’auteur du génial Mindustry nous propose cette application à l’interface assez originale à base de panneaux coulissants, pas forcément la plus intuitive au premier abord mais on s’y habitue rapidement. On a le choix entre un mode « curseur » (touchpad virtuel comme Dotpict) ou un mode tactile plus classique avec lequel on dessine simplement avec un doigt. L’appli propose beaucoup d’options de traitement d’image, ce qui est assez rare : réglage de luminosité/contraste/teinte, suppression/remplacement de couleur, redimensionnement/rotation/miroir… On dispose également d’un mode symétrie vertical et/ou horizontal. Novix est bien conçu et agréable à utiliser, même si je déplore un peu le fait qu’il faille toujours jongler entre les modes « dessin » et « loupe/déplacement ». Pour cette raison je pense que l’appli est mieux adaptée aux petites images genre sprites pour lesquelles le zoom est rarement utilisé.


8bit Master

Une application très facile d’accès qui dispose de tous les outils de base et d’une interface bien conçue. Une petite sélection de palettes prédéfinies de qualité (les classiques Pico8, Dawnbringer16, Gameboy…) est appréciable si on ne souhaite pas s’embêter avec le choix des couleurs. Deux spécificités : l’application est réalisée avec GameMaker, ce qui est assez rare en dehors des jeux, et beaucoup plus important, elle permet de gérer la palette de manière traditionnelle où changer la valeur d’une couleur se transmettra à tous les pixels utilisant cette couleur, comme c’est le cas dans les véritables programmes de dessin en 8 bit. Pour accéder à cette fonctionnalité très pratique pour peaufiner sa palette, il suffit juste de choisir « palette: linked » lors de la création d’une nouvelle image. L’application est gratuite.


Pixel Maker

Une des premières applis de pixel art sérieuses sur Android, Pixel Maker n’a malheureusement connu aucune mise à jour depuis quelques années mais pour l’instant elle fonctionne toujours correctement. L’interface supporte les modes portrait et paysage et est très bien conçue : tout tombe directement sous les doigts et est agréable à l’œil. On dispose d’un zoom puissant, d’une petite preview très utile en bas de l’écran, de palettes par défaut de bon goût et de fonctions de sélection très complètes. J’ai aussi apprécié la soft key Android « retour » qui sert de raccourci pour Undo. Taper sur un pixel de la même couleur le remplace par la couleur précédente, très pratique pour annuler les erreurs. L’application supporte toute résolution jusqu’à 512 pixels de côté (entre 8×8 et 32×16 pour la version gratuite). Seul bémol : l’absence de fonction pipette. Pixel Maker était mon application préférée il y a quelques années, mais faute de mises à jour, elle a été dépassée par des nouveaux entrants comme Pixel Studio. Elle reste une valeur sûre néanmoins si les fonctions actuelles vous suffisent. L’application est gratuite en version limitée, avec une version complète à 4 euros.


Dotpict

Cinq ans après ses débuts, cette application en provenance du pays du Soleil-Levant reste une valeur sure qui bénéficie de mises à jours constantes. Partant du principe que quand on dessine sur un smartphone, le doigt cache généralement ce qu’on fait, Dotpict propose une approche différente en dessinant de manière indirecte grâce à un curseur, déplacé avec une main en utilisant une partie de l’écran comme touchpad. L’autre main permet d’indiquer quand dessiner en pressant sur une zone en bas de l’écran. L’avantage de cette méthode est aussi une plus grande précision qui permet d’avoir moins recours au zoom, même si personnellement je trouve la pratique peu concluante. L’interface (portrait uniquement) est bien conçue mais le style ne plaira pas à tout le monde. On peut choisir entre 7 tailles d’images de 16*16 et 128*128 pixels, toutes carré. La palette est gérée dynamiquement, comme le mode « linked » de 8bit Master, à la différence de la plupart de ses concurrents. Un autre differerentiateur de DotPict est son côté « social network », avec la possibilité d’admirer les images d’autres contributeurs et de poster les siennes directement dans l’app, avec likes et followers à la clé. L’application est gratuite mais affiche des publicités qu’on peut retirer pour 7 euros.


Draw Pixel Art

Une application très complète avec énormément de fonctions disponibles :  plus d’outils de dessin que la moyenne (cercle, rectangle, ligne droite), mais aussi le support des calques et de l’animation. La gestion de la palette est par contre assez basique et je regrette l’absence de sauvegarde automatique. L’interface est assez complexe à appréhender et me semble un peu petite dans l’ensemble pour une utilisation confortable sur smartphone. On est probablement plus à l’aise sur tablette, d’autant plus que l’interface fonctionne en mode portrait et paysage. L’appli est gratuite dans sa version limitée, avec une version payante plus complète, que l’auteur offre aussi en échange d’un peu de publicité.


8bit Painter

l’autre appli japonaise de cette sélection se distingue par son choix de privilégier la simplicité d’utilisation avant tout. Uniquement les fonctions de bases sont proposées mais elles sont toutes accessibles de manière intuitive grâce à une interface bien conçue. L’appli peut être un bon choix si on se limite à des petites images utilisant une poignée de couleurs, mais je regrette l’absence d’une fenêtre de preview et surtout la présence d’un bandeau de pub en bas de l’écran qu’on ne semble pouvoir retirer, même en payant.


 

Voilà pour ce petit tour d’horizon des applis de pixel art sur Android en 2020. N’hésitez pas à me signaler si j’ai oublié une application intéressante et je me ferai un plaisir de mettre à jour l’article. Bon dessin d’ici là !


2 Commentaires

Diskettenpolizei (C64 multicolor)

Petite contribution à distance et compofiller pour la BCC 2020 qui s’est tenu à Berlin le week-end dernier : Diskettenpolizei, pour le mode multicolor du Commodore 64 (160*200, palette fixe et une limite de 4 couleurs par bloc de 4*8 pixels). L’image a été réalisée à l’aide de la fonction 8 bit de Grafx2 qui permet de prévisualiser le respect ou non des contraintes de blocs. Multipaint m’a lui permis de choisir la couleur de bordure et l’export en exécutable PRG.

Diskettenpolizei (C64 Multicolor)

Diskettenpolizei (C64 Multicolor)

Si jamais l’expression « don’t copy that floppy » vous est inconnue, vous apprécierez la vidéo ci-dessous, réalisée pour une campagne anti-piratage de la Software Publishers Association en 1992 et fruit probable d’un brainstorming qu’on imagine enfiévré.

À découvrir également, le chiptune SID de l’ami Glafouk, qui a fini premier ex aequo dans la compétition musique de la BCC !

 


Poster un commentaire

Gros nez, nonogrammes et PETSCII

Le week-end dernier se tenait à Bruxelles la première démoparty belge depuis 2014, la Rsync. En cet honneur, j’avais préparé un graph pour présenter comme remote entry. Le personnage a été réalisé avec le logiciel Leonardo, que je considère comme la meilleure solution pour le dessin sur écran tactile sous Windows (j’utilise un Surface Book). L’interface est très réactive, bien conçue et parfaitement adaptée à une utilisation au stylet, et les performances générales sont excellentes, même sur des images de grande dimension. J’ai ensuite utilisé Affinity Designer pour ajouter le fond et les effectuer les derniers ajustements.

Grotarin, première place à la Rsync 2020

Étapes de la réalisation de l'image Grotarin

Quelques étapes de la réalisation

L’inspiration pour cette image provient d’un niveau en 10×10 de Quixel, un jeu type picross (ou nonogrammes) pour iOS et Android pour lequel j’ai récemment tenu le rôle de producteur. J’en ai également profité pour réaliser plus d’une centaine de niveaux, même si ce n’est qu’une goutte d’eau parmi les 1281 que compte le jeu actuellement.

Quitte à user cette idée jusqu’à la corde, j’ai également commis une version de ce personnage en 8×8 caractères PETSCII (le mode texte des machines Commodore 8 bits, du PET au C64) pour la Tiny PETSCII Compo 2020.

Les copains de Flush avaient eux fait le déplacement à Bruxelles et ont remporté la première place de la compétition démo oldschool avec une véritable lettre d’amour à la Belgique (il manque juste une allusion à Dikkenek, inexcusable…) tournant sur Atari 2600. Le titre fait référence à The Sound of Belgium, superbe documentaire consacré à l’explosion de la musique électronique en Belgique à partir de la naissance du phénomène New Beat à la fin des années 1980.


1 commentaire

Ma sélection de jeux mobile de cette année

À côté des milliards de jeux parfaitement dispensables qu’on trouve sur l’App Store et le Play Store, on peut aussi tomber sur des titres qui fleurent bon l’amour du travail bien fait et le respect du joueur. Voici un petit aperçu, classé par ordre de complexité, des jeux mobile auxquels j’ai le plus joué cette année et que je regarde avec une lueur de tendresse dans les yeux dans le rétroviseur où apparaît l’année 2019. Je ne me suis pas limité aux titres sortis dans les 12 derniers mois, la plupart datent même en fait de quelques années. Comme chacun sait, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes.


PAKO Forever : la police au derrière

Commençons par un petit jeu qui provient d’une petite équipe finlandaise et qui occupera parfaitement des pauses de quelques minutes. Le concept est simplissime : dans la peau d’un fugitif, vous devez éviter les véhicules de police qui se ruent sur vous de tous les côtés. Le contrôle de la voiture se limite à tourner à droite ou à gauche, l’accélération est automatique et bloquée en position « pied au plancher ». La maniabilité est bien réglée, les graphismes ont une bonne tête et sont très lisibles, chaque partie est unique et se termine généralement très rapidement (tenir quelques dizaines de secondes est un excellent résultat) et il y a une tonne de nouveaux véhicules, décors et bonus plus ou moins loufoques à débloquer.

PAKO Forever sur Google Play / l’App Store

Deep Loot : collectionnez-les tous 

Dans un style plus contemplatif, Deep Loot saura répondre à vos crises de collectionnite aiguë. Dans la peau d’un plongeur initialement sans le sou, vous devez explorer les fonds marins pour y découvrir le maximum de reliques. Le jeu se joue comme une sorte de roguelike mélangé à un jeu d’exploration minière à la Motherload ou Gem Miner : la carte est générée de manière aléatoire et les parties sont toujours très courtes, le nombre de déplacements étant fixé par la réserve d’oxygène. Une fois cette dernière épuisée, le plongeur remonte automatiquement à la surface. Évidemment, on peut améliorer et customiser son plongeur et son bateau de mille façons, ce qui permet de pouvoir s’aventurer à des profondeurs plus importantes pour y trouver des ressources plus rares. Le jeu est relativement ancien puisque sorti en 2014 et est la création d’un seul développeur britannique.

Deep Loot sur Google Play / l’App Store

Pocket Trains : à lui de vous faire préférer le train

Passons aux choses sérieuses ! Avec Pocket Train, les Canadiens de NimbleBit nous proposent un jeu de type tycoon consacré à la construction d’un empire ferroviaire. Le joueur se voit confier quelques lignes en Europe et une poignée de locomotives à vapeur avec le modeste objectif de conquérir le monde ! Dans chaque gare on peut attacher et détacher des wagons de marchandises aux motrices et les envoyer vers leur destination. L’argent récolté sert à construire de nouvelles lignes et à débloquer des locomotives de plus en plus puissantes. Même si le jeu devient un peu fastidieux à terme, les premières dizaines d’heures sont très divertissantes et regarder ses petits trains transporter leurs cargaisons de Lisbonne à Vladivostok ou de Reykjavik au Cap (oui, il existe des tunnels ferroviaires entre l’Islande et l’Écosse et entre l’Espagne et le Maroc apparemment) est beaucoup plus relaxant qu’on pourrait l’imaginer.

Pocket Trains sur Google Play / l’App Store

Mindustry : passion tapis roulants

Si on avait encore le bénéfice du doute avec Pocket Train, avec Mindustry on s’aventure clairement dans le domaine des jeux principalement pour vieux geeks barbus. Le jeu est un tower defense futuriste avec un énorme volet gestion de chaîne d’approvisionnement qui rappellera un certain Factorio. Le jeu est très riche (campagne avec plein de cartes à débloquer, nombreuses ressources à mettre à profit, tech tree bien touffu qui donne accès à des dizaines de bâtiments, mode multijoueur…) mais est en plus extensible avec son éditeur de cartes et la prise en charge des mods. Malgré cette complexité, il reste très accessible grâce à un tutoriel clair, une interface bien pensée et au déblocage progressif des éléments les plus complexes. Mindustry est développé en open source par une seule personne et est vendu pour la modique somme de nada sur Android et une poignée d’euros sur iOS et PC. On peut facilement s’occuper plusieurs dizaines d’heures uniquement avec la campagne et le jeu vous fera presque regretter de ne pas devoir passer plus de temps dans les transports en commun.

Mindustry sur Google Play / l’App Store / Itch.io / Steam / F-Droid