16 Couleurs

16 Couleurs – graphisme & jeu vidéo


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Deux images pour la Silly Venture 2022 Winter Edition

Cette année, je me suis rendu à Gdansk en Pologne pour l’édition hivernale de la Silly Venture, qui est la plus grande demoparty dédiée aux machines Atari à l’heure actuelle. J’ai pu y (re)voir beaucoup d’habitués et amis de Flush, Dune ou Sector One et y présenter deux images dans les compétitions. La party fut très sympa, le retour un peu moins pour cause d’avion dérouté vers un aéroport à 300 km de distance d’où j’étais censé arriver pour cause de chute de neige… J’ai somme toute fini par arriver à bon port.

Design Flaw

Design Flaw (640×400, 16 couleurs)

Ma première contribution à la Silly Venture est un délire réalisé en une heure ou deux dans l’optique de faire un « compo filler » pour la compétition de graphs Falcon, souvent un peu vide. Avec ce genre de projets un peu annexes, j’en profite généralement pour changer un peu mes habitudes et d’essayer des choses assez improbables au niveau software (comme une des toutes premières applications de dessin sur Android) ou hardware (comme un netbook avec un écran de 7 pouces). Car oui, il faut savoir prendre des risques dans la vie ! 😉

Le tracé a été réalisé avec FireAlpaca, une sorte de Photoshop simplifié originaire du Japon mais entièrement gratuit et tournant de manière satisfaisante même sur des PC peu puissants. Le programme continue à être mis à jour très régulièrement et a su trouver son public. Pour la mise en couleurs, je me suis tourné vers un programme beaucoup plus ancien, d’ailleurs presque contemporain de l’Atari Falcon : D-Pixed, logiciel de dessin 256 couleurs qui fut relativement populaire au Japon (décidément !) au milieu des années 1990. Un des points forts de Windows par rapport à ses concurrents est son excellente rétrocompatibilité et D-Pixed est un bon exemple : un programme conçu pour Windows 95 tourne sans problème sous la dernière version de Windows 10, plus de 25 ans plus tard.

D-Pixed tournant sous Windows 10

Malgré une interface ni très intuitive ni très esthétique, D-Pixed est bien fourni en fonctionnalités avec le support des calques et de l’animation, par exemple. Il dispose même d’une fonctionnalité que je pense n’avoir vu nulle part ailleurs : le support de l’opacité des calques pour des images en 256 couleurs, via l’utilisation de 16 niveaux de trame. Très pratique dans certains cas ! Ici, je l’ai utilisé pour l’ombrage sur le personnage, mais on peut imaginer des usages plus appropriés, comme des effets de fumée ou de brouillard qui sont toujours délicat à réaliser en 8 bits. D-Pixed est disponible traduit en anglais et français sur Flat2D, un site de préservation de logiciels d’infographie.

La gestion de la transparence des calques dans D-Pixed

Destination Mafland

Destination: Mafland (320×200, 16 couleurs)

Cette image est un petit hommage à Maf de Cocoon et Silicon qui nous a malheureusement quitté en septembre 2022. Maf était l’un de mes musiciens de la demoscene préféré avec ses compositions complétement farfelues mais aussi très carrées techniquement. Ses musiques m’ont accompagné depuis plus de 20 ans, particulièrement quand je dessine. Maf n’aura somme toute pas été actif très longtemps dans la demoscene (de 1995 à 1998 en gros) mais il fût très productif et a marqué de sa patte la scène Amiga de la fin des années 1990, en produisant un grand nombre de modules et de démos plus ou moins déjantées avec les joyeux drilles de Silicon et Syndrome, dont pas mal de coopérations avec Léon, lui aussi disparu en 2017… Les musiques de Maf sont disponibles sur Bandcamp, SoundCloud, YouTube et téléchargeables dans leur format d’origine ici.

Pour revenir à mon image pour la Silly Venture, celle-ci est destinée à l’Atari ST, donc une résolution de 320×200 pixels et une palette de 16 couleurs choisies parmi 512. Elle a sans surprise été entièrement réalisé avec Grafx2, toujours fidèle au poste et stable comme un roc. Pour m’aider avec la perspective de la 2 CV, j’ai créé un petit objet 3D dans Blender puis utilisé une capture d’écran comme point de départ dans Grafx2. Je n’ai pas pu progresser autant que je l’espérais dans les semaines qui ont précédé la Silly Venture et une fois sur place, j’ai été surpris par la deadline de la compétition qui fut beaucoup plus tôt que prévu. La version présentée sur place manquait donc franchement de fignolage, mais j’ai pu finaliser ça tranquillement quelques semaines plus tard. Comme pour mes dernières réalisations, j’ai préparé une vidéo qui retrace le processus de la création de l’image en quelques minutes, évidemment sur une bande-son de Maf. Le dernier morceau, Mafland, à partir de 4 minutes 18 sur la vidéo, a toujours été un de mes préférés et il m’aura aussi fourni l’inspiration pour le titre de l’image.

 

Pour finir, quelques démos ou intros dans lesquelles Maf fut impliqué et que j’ai toujours appréciées :

Merci pour tout, Maf !
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Démos estivales

Seul sur le sable, les yeux dans l’eau, mon rêve : faire des démos… L’été qui s’achève aura été plutôt productif puisque deux démos auxquelles j’ai participé ont vu le jour. Et ce, aussi bien sur Amiga que sur Atari ST, pas de jaloux !

Up Rough Boulevard (Amiga 500)

Commençons par cette petite intro Amiga signée Up Rough sur laquelle j’ai travaillé avec Nori et Tempest. Elle tourne sur Amiga 500 et elle se distingue techniquement par son utilisation intensive des rasters qui lui permet d’afficher plus de 100 couleurs à l’écran en simultané, un progrès notable comparé aux 32 couleurs habituelles. L’intro a été présentée à la Gubbdata 2022 en Suède, malheureusement la seule contribution dans la catégorie intro Amiga. C’est typiquement une release qui aurait mérité d’être développée un peu plus si nous avions disposé de davantage de temps, mais je suis satisfait du résultat, ne serait-ce que pour le thème qui fait très estival et pour la présence de rasters et scrolling parallaxes qui ont une utilité réelle.

L’animation du van rappellera aux plus perspicaces le tank d’une récente intro Dentifrice sur C64, mais elle est en fait antérieure puisque j’en avais réalisé une première version en 2019.

Téléchargements et détails additionels sur Demozoo

 

 

In Waves (Atari ST)

Cette démo ST réalisée en coopération avec Tom et Tomchi est assez unique dans son genre. Tom m’avait contacté au printemps à propos d’un projet de démo Atari ST sur lequel il travaillait depuis quelques mois. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais la toute première preview sur laquelle j’ai pu poser les yeux m’a convaincu immédiatement des talents de Tom. Un peu comme pour l’intro d’Up Rough, Tom utilise là aussi toutes les astuces possibles pour faire afficher au ST beaucoup plus de couleurs que les seize de base. On monte à presque 100 sur certains écrans mais cela aurait pu même être toute la palette du ST (512 couleurs), la véritable limite étant de trouver des couleurs qui s’accordent bien sans être trop criardes. La démo n’avait pas encore de thème quand j’ai rejoint le projet et nous avons exploré quelques options avant d’opter pour un thème nautique relativement original je pense. Vous avez échappé à une démo sur le thème des insectes, ce qui ne fut probablement pas un mal… La plupart des images que j’ai réalisées pour la démo sont en fait de toutes petites dimensions, ce qui a pas mal compliqué les choses par moment. La base du motif avec les poissons type « tesselation » a été réalisée avec l’aide un programme datant du précédent millénaire, TesselMania! par Mecc Software.

À mon humble avis, In Waves se distingue par la cohérence poussée entre tous les aspects de la démo (code, graphisme, musique, texte) et les transitions très léchées qui font que chaque effet est introduit tout en douceur. Tomchi a signé une bande son sur mesure de toute beauté qui contribue beaucoup à l’ambiance particulière. In Waves a remporté la première place dans la catégorie démo à la Sommarhack 2022 en Suède.

Téléchargement et détails additionnels sur Demozoo.

 

 


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Pixels printanniers

La fin du printemps a été l’occasion pour moi de réaliser quelques nouveaux graphs dans des styles plutôt variés.

Sonic Chick

Dans la continuité de mon projet de réaliser des dessins dans des conditions qui sortent un peu des sentiers battus, voici une petite image réalisée avec Fresco Pro sur une tablette Xoom de Motorola. Elle fut présentée à la Outline 2022 en Hollande au mois de mai. Fresco Pro, sorti en 2012, est l’une des premières applications de dessin un tant soit peu sérieuses sorties sur Android. Comme souvent pour les pionniers, les fonctionnalités proposées sont plutôt basiques (choix de brosses très limité, et surtout un maximum de quatre calques !) mais cela est plus que pardonné grâce à une interface bien conçue et surtout de très bons résultats en matière de performance et réactivité. Pour remettre les choses dans leur contexte, notons également que l’appli ne pèse que deux mégaoctets, contre plusieurs centaines pour la plupart des équivalents modernes. Fresco Pro est étonnamment toujours disponible à la vente et comme je crois que tout travail mérite salaire, je fais maintenant partie des clients officiels 😉

Attention cependant, l’appli ne fonctionnera de manière satisfaisante que sur les anciennes versions d’Android. Elle nécessite en effet la quatrième touche virtuelle (« menu ») pour les opérations de chargement et de sauvegarde des images, qui n’est plus supportée dans les versions récentes d’Android. L’appli tourne par contre parfaitement sur la Motorola Xoom que j’ai utilisée, qui fut une des premières tablettes Android premium à être commercialisée en 2011 avec le tout nouveau Android 3 (Honeycomb).

The Beast Has Been Released

Dans un style complètement différent, passons maintenant à une image PETSCII réalisée en juin pour la compétition de graphisme en mode texte à la Shadow Party 2022 et inspirée par une des invitations officielles. Le PETSCII est le mode texte du Commodore 64 et donne accès à une grille de 40×25 caractères, chacun avec une couleur de caractère à choisir parmi la palette habituelle du C64 et une couleur de fond partagée pour toute l’image. En plus de caractères alphanumériques classiques, on a accès à toute une série de caractères semi-graphiques qui sont très pratiques quand on cherche à dessiner quelque chose. Malgré ses limitations évidentes, le PETSCII a connu en engouement certain ces dernières années et on ne compte plus les images de très haut vol sorties lors des démoparties récentes. Il existe plein de solutions pour dessiner dans ce mode, ici j’ai utilisé un logiciel sorti il y a quelques années : Petscii Cola, par Samar Productions.

1982 Called, They Want Their GFX Compo Entry Back

Malgré le traumatisme de m’être abîmé les yeux dans ma jeunesse sur des jeux aux teintes criardes rose et cyan, je souhaitais rendre hommage au mode CGA, le premier mode graphique couleur pour PC et compatibles introduit par IBM en 1981. Ce graph a également été présenté à la Shadow Party 2022, dans la catégorie graphisme oldschool.
J’avais commencé cette image il y a deux ans avec Pixel Studio qui présente l’avantage de bien fonctionner avec un écran tactile, mais sans aller plus loin qu’une première ébauche. Le gros du travail a été réalisé avec l’insubmersible Grafx2 quand je m’y suis ré-attelé cette année. Pour m’assurer de l’authenticité du CGA, l’export final a été réalisé avec PC Paint, le premier logiciel de dessin sur PC à supporter la souris (le périphérique du futur !) lors de sa sortie en 1984. PC Paint permet également de choisir parmi les 6 palettes possibles du mode CGA, qui ne se limite pas au cyan/rose/blanc/noir, même si c’est la palette la plus tristement célèbre.


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Tank à chat, intro C64 avec Dentifrice

Avec mes compères de Dentifrice nous avons préparé une petite intro pour la BCC 2022, une petite demoparty exclusivement C64 qui se tient à Berlin depuis une quinzaine d’années.

L’intro est plus complexe qu’à première vue et a recours à beaucoup d’astuces pour pouvoir afficher autant de sprites (la limite étant 8 en théorie), y compris dans les bordures de gauche, droite et bas. C’est en tout cas ce que m’ont assuré Remdy et Kezax, je les crois sur parole 😉

J’ai séparé l’animation en différents calques pour pouvoir facilement éditer chaque partie du tank indépendamment. L’animation des éléments secondaires (canon, phare…) suit avec un léger retard le mouvement principal de la carrosserie pour donner un aspect plus organique au véhicule. La boucle d’animation du tank comprend six étapes, et celle de la fumée, huit, ce qui est probablement le maximum envisageable au vu des contraintes de mémoire, l’intro devant tout de même se satisfaire de seulement 64 Ko de RAM. Les graphismes respectent évidemment les contraintes de bloc du mode multicolor du Commodore 64 : quatre couleurs (dont une couleur unique pour le fond) par bloc de 4×8 pixels.

Pour ce projet j’ai utilisé uniquement le logiciel de dessin Pro Motion NG dont le grand nombre de fonctionnalités spécialisées s’est avéré très utile, tout particulièrement la possibilité de pouvoir déplacer (ou inverser) toutes les étapes et tous les calques de l’animation simultanément. Le genre de petit plus qui permet réellement d’économiser des heures de travail.

Le thème de l’intro a malheureusement pris une signification plus sombre au vu de l’actualité récente, mais quand nous avons commencé à travailler sur ce projet nous n’imaginions évidemment pas l’irruption si soudaine de véritables chars d’assaut dans notre environnement proche.

Voir Tank à chat sur Demozoo, Pouët, CSDb.


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Porkophobia 2 (image Atari STF)

La Silly Venture qui se tient chaque année à Gdańsk en Pologne est la principale demoparty 100% Atari depuis plus d’une décennie et j ‘ai eu l’occasion de m’y rendre à quelques reprises par le passé. Cette année les conditions pour voyager étaient malheureusement encore difficiles mais j’ai tout de même souhaité participer pour apporter mon modeste soutien à cet événement.

J’avais par ailleurs fait l’acquisition au cours de l’été d’un petit netbook complétement par hasard. Lors d’une visite innocente au WH Smith local (principale chaîne de librairies au Royaume-Uni), j’étais en effet tombé sur un exemplaire de « new old stock » d‘Elonex Websurfer, probablement retrouvé au fin fond de la réserve après y avoir été oublié une dizaine d’années, et proposé pour la modique somme de 12,50 livres sterling, soit une quinzaine d’euros. Évidemment, mon sang ne fit qu’un tour. En tant que vieux geek auto-revendiqué, difficile de refuser un PC portable neuf à ce prix, surtout quand il s’agit d’une curiosité comme celui-ci, même si sa sortie remonte à 2009. Mais penchons-nous sur la bête, en fait une déclinaison du concept de NanoBook de VIA sur laquelle la contribution d’Elonex a dû être extrêmement minimale. La machine est équipée d’un tout petit écran de 7 pouces tactile (un stylet est logé sur le côté de l’écran) d’une résolution de 800×480. Le processeur est plus exotique puisqu’il provient sans surprise de VIA, qui fut, loin derrière Intel et AMD, un acteur niche sur le marché des processeurs x86 sur lequel il s’était lancé en 1999 suite au rachat de Cyrix, dont les plus vieux se souviendront avec un œil attendri. Le reste de la configuration est plus classique avec de 1 Go de RAM et un disque dur de 30 Go. Petite originalité, la présence d’un minuscule combiné de téléphone à côté de l’écran que l’on peut détacher et utiliser avec Skype ou tout autre solution de VOIP populaire il y a une dizaine d’années. Malheureusement sur l’exemplaire en ma possession le téléphone ne s’allume pas, probablement la faute à une batterie qui a mal vieilli.

Elonex Websurfer Connect
Elonex Websurfer Connect

Pour rendre les choses plus intéressantes, j’ai donc décidé de réaliser mon graph pour la Silly Venture sur cette petite machine, ce qui n’est évidement pas un problème puisqu’on parle après tout d’une tâche qui ne ferait pas transpirer un Atari ST. Dans tous les cas, j’ai apprécié le fait que les dernières versions de Grafx2 avec toutes leurs améliorations soient toujours compatibles avec Windows XP. Le point le plus délicat fut en fait le rendu des couleurs de l’écran très différent des écrans modernes avec leur dalle IPS, d’où un ajustement de la palette assez important vers la fin quand j’ai réalisé que l’image était trop sombre et trop saturée. En revanche, le manque de distraction sur la machine s’est avéré le bienvenu. On oublie combien il est plus facile de se concentrer sur une tâche sur un ordinateur sans connexion internet.

Quant au « 2 » dans le titre, il fait référence au fait que le concept de l’image est inspiré par mon tout premier graph plein écran, réalisé il y a tout de même 25 ans pour la Saturne 1996. Rendez-vous en 2046 pour Porkophobia 3.

Porkophobia 2, 320×200 en 16 couleurs (palette STF de 512 teintes)


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Gladness, intro Atari ST pour l’ADN 2021

L’ADN (Atari Days Nancy) est comme son nom l’indique un petit rassemblement Atari qui se tient tous les ans dans les environs de Nancy. Il n’y a généralement pas de releases à proprement parler puisque que ce n’est pas vraiment l’objectif de la party mais je trouvais dommage que la page de l’évènement sur Demozoo reste quasiment vide année après année. Je me suis donc fixé comme objectif de changer ça, et j’ai contacté Cooper et DMA-SC une dizaine de jours avant le début de l’évènement pour leur proposer de préparer une petite intro sans prétention pour l’occasion. Voici le résultat.

Hasard des circonstances, en définitive ce ne sont pas moins de trois productions qui sont sorties à l’ADN 2021, avec outre glADNess, un jeu de belotte et un slideshow !


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Double impact à la Shadow Party

L’approche d’une nouvelle demoparty française (la Shadow Party) a provoqué chez moi un sursaut de productivité assez exceptionnel, avec la création en deux jours non pas d’un, mais de deux nouveaux graphs !

croquis-la-miaoufacture-1

Pour commencer, La Miaoufacture, une image pour la compétition de graphs oldschool (images en basse résolution avec un nombre de couleurs limité). Basée sur un petit gribouillis que j’avais réalisé il y a quelques mois, elle a été réalisée entièrement avec Grafx2 en trois ou quatre heures, à savoir une soirée et quelques finitions avant de commencer le travail le lendemain matin. L’image est en 320 × 200 pixels et 16 couleurs couleurs choisies parmi 512, soit exactement les limitations de l’Atari STF.

L’image ci-dessous a été modifiée pour s’afficher avec des proportions correctes sur nos écrans modernes et leurs pixels parfaitement carrés, à la différence du mode 320 × 200 où les pixels sont étirés en hauteur. La meilleure façon de réaliser cette correction en conservant une taille de pixel constante sur toute l’image est de la redimensionner en 1600 × 1200, de façon à ce que chaque pixel d’origine corresponde à cinq pixels horizontalement, mais six verticalement.

La Miaoufacture

Seconde contribution à la demoparty, Tiny Abduction Attempt, une image pour la compétition de graphs newschool (sans limite de résolution ou de nombre de couleurs — par « newschool » comprendre « post 1995 » !), réalisée ici avec Affinity Designer en un peu plus de deux heures mais qui aurait bénéficié d’un peu plus de finition.

Tiny Abduction Attempt

J’ai aussi généré des vidéos en accéléré de la réalisation de ces deux images, principalement parce que ça m’amuse de revoir le processus de création même si ce n’est pas forcément d’un grand intérêt pour quiconque d’autre. La musique sur la vidéo de La Miaoufacture provient de Kim Lightyear que j’ai découvert complètement par hasard lorsque je cherchais une bande son adaptée et libre de droits et dont je recommande les albums en écoute sur SoundCloud ou Bandcamp. J’ai oublié à un moment de démarrer le logiciel de capture d’écran donc il manque l’équivalent de 20 ou 30 minutes d’antialiasing manuel frénétique sur la première vidéo, mais je ne pense pas que ce soit vraiment perceptible.

Pleins d’autres productions intéressantes sont sorties lors de la Shadow Party, en particulier dans les compétitions oldschool qui furent bien fournies. Le tout sera normalement téléchargeable sur Demozoo dans quelques jours.


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Open Up, graphisme pour Commodore 64

Open Up, une image pour le Commodore 64

Après Diskettenpolizei l’an dernier, me voici de retour sur Commodore 64 avec une image qui a été classée 6ème à la BCC 2021.

J’utilise ici le mode Multicolor du C64, à savoir une résolution de base de 160×200 pixels « longs » avec des contraintes de blocs (3 couleurs + la couleur de fond commune à toute l’image par bloc de 4×8 pixels). Grâce au talent de Kezax, j’ai eu la possibilité de dessiner en plus sur 16 pixels de large dans les bordures droite et gauche, au prix de deux lignes en haut de l’écran pour démarrer la bidouille. Résultat, une résolution effective qui passe à 192×198 pixels, soit quasiment 20% en plus pour le même prix !

Comme à mon habitude le gros du travail a été réalisé avec Grafx2, et les derniers ajustements (changement des couleurs de bordure et de fond) avec Pixcen.

Je vous encourage à jeter un coup d’œil aux productions présentées lors de la party (en particulier une superbe petite démo de Focus, un très beau graph de Lobo, et une musique qui mélange SID et synthèse FM pour rendre hommage aux mélodies de Street of Rage), d’un niveau plus relevé que ce que la petite taille de l’événement pourrait laisser penser.


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Le graphisme pour télétexte

Ah, le télétexte, cette dimension parallèle de la télévision qui permettait de transmettre des données textuelles en utilisant une une portion du temps réservé au retour du faisceau d’électrons entre chaque trame de l’image (je cite ici Wikipédia, je serais bien en peine d’expliquer ça clairement).

Rapidement oublié après la mise du standard au placard lors des années 2000, le graphisme au format télétexte connait depuis quelques temps un certain regain d’intérêt, principalement du fait d’une petite communauté talentueuse et déterminée principalement basée en Grande-Bretagne. Je recommande en particulier le travail de Dan Farrimond et de Horsenburger.

Magie du progrès technique : le télétexte est aujourd’hui praticable sur des ordinateurs de taille plus réduite (source : Pinterest )

Il suffit de jeter un coup d’œil rapide à une image télétexte et ses énormes pixels pour comprendre qu’il faut s’attendre à des contraintes graphiques assez strictes, mais dans les faits on est réellement un cran plus bas que même la plus primitive des machines 8 bits. On a affaire ici à un mode texte de 40 colonnes et 25 lignes, un peu étendu par le biais de caractères spéciaux intelligemment appelés sixels comme ils correspondent à une division en 2 colonnes et 3 lignes (donc 6 blocs) d’un caractère plein. En prenant les sixels en compte, la résolution théorique monte à un presque indécent 80 × 75 ! Du côté des couleurs, on a le choix entre 7 en plus du noir, toutes résolument primaires et identiques à celles de la première moitié de la palette du ZX Spectrum. La contrainte la plus gênante reste à venir : changer de couleur ou basculer entre le mode texte et semi-graphique nécessite un caractère spécial qui apparaîtra vide lors de l’affichage de l’image. Il faudra donc composer avec des trous dans l’image chaque fois qu’on veut changer de couleur ou afficher des caractères alphanumériques !

Il existe plusieurs programmes pour préparer des images au format télétexte, mais le plus pratique et le plus utilisé est un outil en ligne, Edit.tf. Même s’il n’est pas vraiment facile d’accès, il est bien conçu, se contrôle entièrement au clavier et permet de sauvegarder et partager une image avec une simple URL. Les images peuvent également être exportées au format PNG (mais pas réimportées, donc attention à bien créer un favori si vous comptez modifier une image plus tard).

Edit.tf

En pratique, comment ça marche ? Je vous conseille la lecture du petit guide écrit par Dan Farrimond, mais pour résumer, on déplace son curseur sur l’image avec les flèches directionnelles, on entre les caractères de contrôle avec la touche Escape suivie d’une lettre, et les sixels avec les touches des deux tiers gauche du pavé numérique (1, 2, 4, 5, 7, 8, avec 6, 9 et 3 comme raccourcis pour respectivement un caractère plein, un caractère vide, et inverser les sixels) ou les deux premières colonnes de lettres du clavier (A, Z, Q, S, W, X sur un clavier français, avec F, C et R comme raccourcis pour respectivement un caractère plein, un caractère vide, et inverser les sixels).

Histoire de visualiser un peu ce qu’on fait, commençons par activer l’affichage des caractères de contrôle avec Esc puis Shift Q ou en cliquant sur la commande appropriée dans le menu à gauche. Il faut ensuite indiquer que chaque ligne affichera des sixels (blancs ici, ou de toute autre couleur) : pour cela il faut entrer Esc puis Shift W sur le premier caractère de chaque ligne. Sans cette manipulation les lignes seraient limitées aux caractères alphanumériques.

On peut ensuite commencer à remplir la grille avec des sixels, comme expliqué ci-dessus. Il est généralement plus facile de commencer avec une ébauche constituée de caractères pleins (touches 6 ou F).

Une fois l’image en noir et blanc à peu près finalisée, on peut à présent déterminer les emplacements optimaux pour insérer les caractères de changement de couleur et donc glisser des Esc puis Shift R/G/Y/B/M/C aux endroits stratégiques.

Voilà pour les bases. Les quelques commandes suivantes vous seront probablement également utiles :

  • Esc puis Shift E pour exporter l’image, suivi d’un clic droit sur la mention « PNG » qui apparaît en bas à gauche de l’écran, puis « Sauvegarder le lien ».
  • Esc puis Shift X pour afficher la grille.
  • Esc puis Shift S pour activer le mode « quadrillage » des sixels qui permet de simuler une trame plus fine.
  • Esc puis Shift N pour changer la couleur du fond.
Rage Against The Teletext

Jusqu’ici ma maigre expérience avec le télétexte a été résolument positive. Une fois qu’on a pris le pli avec Edit.tf, les contraintes techniques ont un petit côté puzzle qui n’est pas désagréable et s’avère même plutôt relaxant.


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Les meilleures applications Android pour le pixel art (nouvelle édition)

Android et le pixel art… Cela semblait un peu contre nature il y a quelques années mais nous avons la chance de maintenant disposer de toute une palanquée d’applications de qualité dédiées aux gros pixels. L’inflation régulière des diagonales d’écran rend la pratique de plus en plus aisée mais si l’on cherche davantage de précision, on peut toujours avoir recours à un stylet, fourni avec les Galaxy Note par exemple, ou via un accessoire third party comme le Stilo 2A que j’utilise depuis quelques années (plus disponible à la vente, mais on trouve sûrement mieux pour moins cher aujourd’hui).

J’avais initialement considéré une simple mise à jour de mon article d’origine d’il y a maintenant 5 ans, mais le nombre de nouveautés justifie un tout nouveau post dédié à ce que je considère comme les meilleures applis pour s’essayer au pixel art sur son smartphone ou tablette Android.

Pixel Studio

Pixel Studio est un nouvel entrant dans la catégorie et il se hisse directement parmi les meilleures apps. Construite avec Unity, l’application est relativement lourde  avec ses 70 Mo, comparé aux 4 Mo de Pixel Maker par exemple. L’interface est très bien pensée, personnalisable et permet d’accéder très facilement aux très nombreuses fonctionnalités : calques, animation, texte, polygones, dégradés, etc. Si on y ajoute de nombreux outils pour gérer la palette dont le remappage, un large choix de palettes prédéfinies, une sauvegarde automatique et même un mode tactile à la Dotpict, on arrive à une solution qui rivalise avec les applications pour desktop. Il semble en plus que l’application va continuer à s’améliorer puisque le développeur est très actif et enchaine les mises à jour.

La version complète est relativement onéreuse (une dizaine d’euros, parfois en promotion) mais le prix est je pense justifié au vu de la qualité de l’appli. Il existe aussi une version « famille » un peu plus chère qui peut être partagée avec 4 autres personnes si l’amour du pixel art est chez vous génétique. Magie d’Unity oblige, l’application est aussi disponible sous Windows (sur le Microsoft Store ou Steam) et se prête parfaitement à une utilisation sur de petites tablettes comme la Surface Go.

Pixel Studio est à mon avis la nouvelle référence dans la catégorie pixel art et l’application que je recommanderais d’essayer en premier.


Novix

L’auteur du génial Mindustry nous propose cette application à l’interface assez originale à base de panneaux coulissants, pas forcément la plus intuitive au premier abord mais on s’y habitue rapidement. On a le choix entre un mode « curseur » (touchpad virtuel comme Dotpict) ou un mode tactile plus classique avec lequel on dessine simplement avec un doigt. L’appli propose beaucoup d’options de traitement d’image, ce qui est assez rare : réglage de luminosité/contraste/teinte, suppression/remplacement de couleur, redimensionnement/rotation/miroir… On dispose également d’un mode symétrie vertical et/ou horizontal. Novix est bien conçu et agréable à utiliser, même si je déplore un peu le fait qu’il faille toujours jongler entre les modes « dessin » et « loupe/déplacement ». Pour cette raison je pense que l’appli est mieux adaptée aux petites images genre sprites pour lesquelles le zoom est rarement utilisé.


8bit Master

Une application très facile d’accès qui dispose de tous les outils de base et d’une interface bien conçue. Une petite sélection de palettes prédéfinies de qualité (les classiques Pico8, Dawnbringer16, Gameboy…) est appréciable si on ne souhaite pas s’embêter avec le choix des couleurs. Deux spécificités : l’application est réalisée avec GameMaker, ce qui est assez rare en dehors des jeux, et beaucoup plus important, elle permet de gérer la palette de manière traditionnelle où changer la valeur d’une couleur se transmettra à tous les pixels utilisant cette couleur, comme c’est le cas dans les véritables programmes de dessin en 8 bit. Pour accéder à cette fonctionnalité très pratique pour peaufiner sa palette, il suffit juste de choisir « palette: linked » lors de la création d’une nouvelle image. L’application est gratuite.


Pixel Maker

Une des premières applis de pixel art sérieuses sur Android, Pixel Maker n’a malheureusement connu aucune mise à jour depuis quelques années mais pour l’instant elle fonctionne toujours correctement. L’interface supporte les modes portrait et paysage et est très bien conçue : tout tombe directement sous les doigts et est agréable à l’œil. On dispose d’un zoom puissant, d’une petite preview très utile en bas de l’écran, de palettes par défaut de bon goût et de fonctions de sélection très complètes. J’ai aussi apprécié la soft key Android « retour » qui sert de raccourci pour Undo. Taper sur un pixel de la même couleur le remplace par la couleur précédente, très pratique pour annuler les erreurs. L’application supporte toute résolution jusqu’à 512 pixels de côté (entre 8×8 et 32×16 pour la version gratuite). Seul bémol : l’absence de fonction pipette. Pixel Maker était mon application préférée il y a quelques années, mais faute de mises à jour, elle a été dépassée par des nouveaux entrants comme Pixel Studio. Elle reste une valeur sûre néanmoins si les fonctions actuelles vous suffisent. L’application est gratuite en version limitée, avec une version complète à 4 euros.


Dotpict

Cinq ans après ses débuts, cette application en provenance du pays du Soleil-Levant reste une valeur sure qui bénéficie de mises à jours constantes. Partant du principe que quand on dessine sur un smartphone, le doigt cache généralement ce qu’on fait, Dotpict propose une approche différente en dessinant de manière indirecte grâce à un curseur, déplacé avec une main en utilisant une partie de l’écran comme touchpad. L’autre main permet d’indiquer quand dessiner en pressant sur une zone en bas de l’écran. L’avantage de cette méthode est aussi une plus grande précision qui permet d’avoir moins recours au zoom, même si personnellement je trouve la pratique peu concluante. L’interface (portrait uniquement) est bien conçue mais le style ne plaira pas à tout le monde. On peut choisir entre 7 tailles d’images de 16*16 et 128*128 pixels, toutes carré. La palette est gérée dynamiquement, comme le mode « linked » de 8bit Master, à la différence de la plupart de ses concurrents. Un autre differerentiateur de DotPict est son côté « social network », avec la possibilité d’admirer les images d’autres contributeurs et de poster les siennes directement dans l’app, avec likes et followers à la clé. L’application est gratuite mais affiche des publicités qu’on peut retirer pour 7 euros.


Draw Pixel Art

Une application très complète avec énormément de fonctions disponibles :  plus d’outils de dessin que la moyenne (cercle, rectangle, ligne droite), mais aussi le support des calques et de l’animation. La gestion de la palette est par contre assez basique et je regrette l’absence de sauvegarde automatique. L’interface est assez complexe à appréhender et me semble un peu petite dans l’ensemble pour une utilisation confortable sur smartphone. On est probablement plus à l’aise sur tablette, d’autant plus que l’interface fonctionne en mode portrait et paysage. L’appli est gratuite dans sa version limitée, avec une version payante plus complète, que l’auteur offre aussi en échange d’un peu de publicité.


8bit Painter

l’autre appli japonaise de cette sélection se distingue par son choix de privilégier la simplicité d’utilisation avant tout. Uniquement les fonctions de bases sont proposées mais elles sont toutes accessibles de manière intuitive grâce à une interface bien conçue. L’appli peut être un bon choix si on se limite à des petites images utilisant une poignée de couleurs, mais je regrette l’absence d’une fenêtre de preview et surtout la présence d’un bandeau de pub en bas de l’écran qu’on ne semble pouvoir retirer, même en payant.


 

Voilà pour ce petit tour d’horizon des applis de pixel art sur Android en 2020. N’hésitez pas à me signaler si j’ai oublié une application intéressante et je me ferai un plaisir de mettre à jour l’article. Bon dessin d’ici là !